Les unitariens sont redevables de l’action réformatrice de Jean Hus entre autres pour sa revendication de la communion sous les deux espèces pour les laïcs et ils sont, d’une certaine façon, parmi les héritiers du calice des hussites (voir notre rubrique " le calice des unitariens "). C’est dire combien nous nous sentons très solidaires de cœur avec cette Eglise bien qu’elle soit restée tout à fait catholique (cependant indépendante de Rome), d'où l'existence d'une rubrique qui lui est consacré.
Or, voici une bonne nouvelle pour cette Eglise puisque le gouvernement tchèque envisage de rendre aux Eglises leurs biens immobiliers qui avaient été spoliés par la révolution communiste (1948-1989) lorsque cela est possible et de les dédommager pour les biens qui ne peuvent pas leur être rendus. C’est un article du journal La Croix qui l’annonce (" Les biens confisqués aux Eglises tchèques pourraient leur être rendus ", article de Diane Dupré La Tour publié le 2 janvier 08).
Ce n’est pas encore fait, mais c’est du moins une forte espérance.
Sont notamment concernées l’Eglise catholique (mais l’Etat veut garder la cathédrale Saint-Guy, à Prague, joyau gothique et symbole de la nation tchèque tout entière), l’Eglise hussite et l’Eglise des Frères de Bohême. Ces restitutions permettraient aux Eglises de payer elles-mêmes leur clergé et de ne plus être dépendantes de l’Etat.
Sont par ailleurs en cours de restitution les biens juifs saisis dès 1938 par les nazis et dont le régime communiste avait hérité en se gardant bien de les restituer, toute révolution se faisant rapidement cupide.
Mais les collectivités locales, principales bénéficiaires des confiscations, se font tirer l’oreille. Pour Tomas Butta, chef de l’Église hussite, " un véritable pas a été fait au sein de la commission entre l’État et les Églises, qui n’ont eu aucun mal à parler d’une seule voix. Malheureusement rien n’est acquis, et il n’est pas du tout certain que le Parlement approuve le texte".

Les unitariens tchèques, quant à eux, ont pu récupérer leur siège en 2000 (un ancien palais médiéval qui avait été restauré en 1926 avec l’aide financière de l’American Unitarian Association (AUA) et l’Association unitarienne britannique et pour l’Etranger).
Ils y célébrèrent, avec émotion, une importante cérémonie des fleurs en juin 2000, en présence de leurs amis de l’Association unitarienne-universaliste (UUA), de l’Assemblée générale des unitariens britanniques, du Conseil international des unitariens et universalistes (ICUU) et de l’Association internationale pour la liberté religieuse (IARF).