"Appelée à servir et à témoigner" par ses activités sociales au Burundi ... Vidéo mise en ligne par Sean Barron le 24 mai 2013.
Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU)
voir aussi les "Actualités unitariennes" au jour le jour (lien)
le site documentaire, "La Besace des unitariens" (lien)
les "Etudes unitariennes", consacrées au début du christianisme (lien)
et le site du Conseil des unitariens et universalistes français (lien)
l'Eglise unitarienne francophone (EUfr), une Eglise linguistique sur la Toile, organise un culte mensuel (lien)
La photo représente la médaille de reconnaissance des membres de l'Eglise des Frères de Pologne et de Lituanie
qui a rejeté la Trinité, dite "Ecclésia Minor" (XVI°-XVII° siècles) ; elle provient du site "Livres.mystiques.com"
Jean-Claude Barbier, membre permanent du conseil d'administration de l'AFCU, adresse
"Appelée à servir et à témoigner" par ses activités sociales au Burundi ... Vidéo mise en ligne par Sean Barron le 24 mai 2013.
d'après des informations d'Ambroise Niyongabo, président de l’Eglise unitarienne du Burundi, et des photos de Gur Mulanga.
L’Association unitarienne francophone africaine (AUFA) a tenu sa seconde rencontre au début du mois d’août 2013, un an après la première (lien). En l’absence de représentant des communautés francophones du Congo (des deux côtés, Brazzaville et Kinshasa), l’AUFA se retrouve à sa tête avec un tandem Burundi-Rwanda en les personnes du révérend Fulgence Ndagijimana et Clément Uwayisaba. Le Rwanda était représenté par le président de sa congrégation, Clément Uwayisaba, Christian Mahoro et Mme Fotide Ndayishimiye (en tenue blanche, sur la droite de la photo).
1ère photo : de G. à D. , Mark Kiyimba, Fulgence Ndagijimana, Roux Malan, Jill McAllister, Steve Dick
2ème photo : Roux Malan, Fulgence Ndagijimana, Gur Mulanga, Mark Kiyimba
A l’occasion de cette rencontre annuelle, l’Eglise unitarienne du Burundi a invité des anglophones : le révérend Rev Roux Joanes Malan et Gur Moulanga (lien) de l’Eglise unitarienne de Capetown, le révérend Mark Kiyimba de l’Unitarian Universalist Association of Uganda (lien) et les Kenyans Josphat Mainye et Ben Macharia. L’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU) était représenté par les révérends Jill MacAllister, chargée des programmes, et Steve Dick, secrétaire exécutif, qui ont prodigué deux jours de formation.
Fulgence Ndagijimana (message du 9 septembre 2013) :
" La récente rencontre panafricaine a été un succès. Des décisions importantes ont été prises et des orientations données pour le travail de l'ICUU avec les groupes africains mais aussi les projets communs notamment la formation continue et les autres opportunités d'apprentissage et d'échange. Une rencontre est prévue pour février 2015 au Kenya dans le cadre d'une formation continue des leaders africains. Un groupe de travail a été mis en place pour la préparer et tous les pays africains seront représentés. Un secretariat africain a été mis en place pour centraliser et partager les informations sur les groupes africains. A cet effet, un premier bulletin sortira en novembre et il sera en anglais et en français. "
Cet article a été traduit en italien par Giacomo Tessaro et mis en ligne sur le site de la Comunione unitaria italiana (CUI), lien.
A l’occasion de leur participation à la rencontre africaine de Bujumbura (lien), les unitariens de Capetown ont offert ce calice à leurs condisciples du Burundi. Photo : le révérend Roux Joanes Malan (à gauche) et Gur Moulanga (à droite, lien), tous deux de l’Eglise unitarienne d’Afrique du Sud, saluant l'assemblée au culte à l’église de Bujumbura.
Fulgence Ndagijimana est né le 3 mai 1976 au quartier Nyabikenke de la commune de Ryansoro dans le centre du pays, au sud de Gitega ; une commune traversée par la RN 14. Il a fait ses études secondaires au Lycée du Lac Tanganyika à Bujumbura et se souvient que les enseignants jésuites passaient beaucoup de temps pour apprendre aux jeunes comment tenir correctement les fourchettes et couteaux qu’ils découvraient sur les tables à manger – ce fut une obsession semble-t-il de la part des colonisateurs belges d’inculquer les bonnes manières ; du moins est-ce le souvenir que le marqua ! Puis il passa aux mains des Dominicains et commença des études de théologie, cette fois-ci à Nairobi, au Tangaza College à Karen (voisin de l’Université catholique de l’Afrique de l’Est). Finalement, n’ayant guère d’appétit pour les spéculations théologiques, il n’est pas retenu par les Dominicains. Il fait alors de la Philosophie à l’Université de Nairobi.
Toutefois, Fulgence demeure préoccupé par la religion mais d’abord par une approche sociale qu’il considère comme un préalable indispensable : aider au développement car les gens ne peuvent pas s’ouvrir aux choses spirituelles s’ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts à la fin du mois. A la fin de 2000 et au début de 2001, il fonde un groupe qui deviendra l’Assemblée des chrétiens unitariens du Burundi (en reprenant le concept d’assemblée qui est une innovation des chrétiens unitariens français *).
* Ce terme est utilisé la première fois par les fondateurs de l’AFCU en février 1997, en référence avec au mot grec ekklesia qui signifie Eglise, une assemblée qui se tient régulièrement et qui délibère pour prendre ses décisions. Auparavant, c’est le terme d’association qui était utilisé (en France, avec la fondation de l’Association unitarienne française en juillet 1986 ; en Grande-Bretagne en 1991 avec l’Unitarian Christian Association) ou encore celui de Fraternité (en 1938 aux Etats-Unis avec l’Unitarian Christian Fellowship).
Trois ans plus tard, en décembre 2003, le groupe compte environ 50 personnes, principalement des jeunes d’origine protestante ou catholique et se réunit deux fois par mois chez l’un des membres ou dans une salle louée à un hôtel. Les échanges portent sur des textes bibliques, mais aussi sur des textes philosophiques (Kant, Kierkegaard, etc.). C’est alors que Fulgence prend contact avec les unitariens français par un message du 26 décembre 2003 :
« Mon cher Jean-Claude Barbier, mes salutations du Burundi. C'est avec plaisir en effet que j'ai vu sur le site le bon travail que tu fais d'amener les gens à se poser des questions et à s'exprimer notamment par la voie de "CORRESPONDANCE UNITARIENNE" *. J'avais toujours eu de la peine à trouver des unitariens qui parlent la langue de Voltaire, c'est donc un plaisir de vous savoir en France. J'ai commencé un groupe unitarien voici deux ans et nous serons heureux de partager avec vous nos expériences. J'espère te lire bientôt et d'avance et serais heureux de recevoir ton bulletin ».
* Les bulletins mensuels de la Correspondance unitarienne ont commencé à être publiés en octobre 2002 et ont été mis en ligne par le pasteur Pierre Bailleux sur le site de Profils de Libertés , jusqu’au n° 71, en septembre 2007 (lien) ; par la suite, La Besace des unitariens (lien) – à partir du n° 72, octobre 2007, prit le relais (Pierre Bailleux mourut en janvier 2008). En plus, quelques jeunes burundais, disposant d’une adresse électronique, reçurent aussi le bulletin.
A cette époque, avant le boom des Eglises évangéliques de réveil, le paysage religieux burundais était composé de catholiques, méthodistes, pentecôtistes, épiscopaliens (anglicans des Etats-Unis), baptistes, kimbanguistes et Témoins de Jéhovah. Courageusement, Fulgence N. lançait une nouvelle offre religieuse, celle d’une religion « libérale » : « Moi-même ancien membre d’une communauté religieuse catholique, c’est à la suite d’un certain malaise que j’ai décidé de changer et de chercher ma croissance spirituelle vers la religion libérale et j’avoue que je me trouve plus satisfait maintenant qu’avant » (son message du 27 décembre 2003).
En 2004 - F. Ndagijimana est venu en France en novembre sur un programme organisé par le réseau de la Correspondance unitarienne (CU). En voici le compte-rendu dans le bulletin de la CU, n° 38, décembre 2004 (lien) :
Fulgence Ndagijimana, président de l’ACUB, a séjourné en France, Espagne, Belgique et Hollande du 11 octobre au 6 novembre. Sa famille d’accueil, responsable du bon déroulement de son programme, a été celle de Mr et Mme Barbier, à Gradignan. Son programme s’est déroulé comme prévu.
- À Bordeaux : soirée de partage spirituel avec chrétiens unitariens et baha’is de Bordeaux (le 14 octobre), assistance à deux conférences universitaires (le 15), entretien (le 15) avec Christine Deslaurier, historienne de l’Institut de recherche pour le développement au Centre d’étude d’Afrique noire, spécialiste du Burundi.
- À Agde : journées du protestantisme libéral organisées par Evangile et Liberté (les 16 et 17), puis à Montpellier : entretien à la Faculté libre de théologie protestante de Montpellier avec le professeur André Gounelle et le pasteur Anani Kuadjovi, secrétaire exécutif de la Communauté d’Eglises en mission (CEVAA), puis travail documentaire à la bibliothèque de cette faculté (du 18 au 21).
- En Espagne : participation aux cérémonies de clôture de l’année Michel Servet à Zaragoza et à Villanueva de Sijena, les 22 et 23.
- À Marseille : assistance au culte de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) à l’occasion de son AG, le 24.
- À Reims : participation à la retraite organisée (du 29 au 30) par l’Unitarian Universalist Fellowship of Paris (UUFP) et l’European Unitarian Universalist (EUU). A Paris : entretien (le 1er novembre) avec le pasteur Pierre-Jean Ruff.
- À Lille : accueil (du 1er au 3) dans la famille de Jean-Marie Godillot, président de l’AFCU et entretien avec Ramola Sundram, coordinatrice du programme « Jeunes adultes » de l’International Association for Religious Freedom (IARF).
- À Bruxelles : rencontre (les 4 et 5) avec la Libre pensée chrétienne (LPC) et le Centre de recherche et d'informations sur les questions éthiques, théologiques et sociales : CRIQUETS, association éditrice des sites « Correspondance unitarienne » et « Profils de libertés » et accueil familial chez Pierre Bailleux.
- Puis à La Haye, chez un cousin à lui.
En 2005 – à l’occasion de la rencontre de l’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU) à Montserrat, en Catalogne, du 4 au 11 novembre : transit par Paris dans une famille unitarienne-universaliste américaine, séjour dans la famille Barbier à Bordeaux du 12 au 18, puis aux Pays-Bas du 19 au 27. A noter la visite de Jean-Claude Barbier aux congressistes de l’ICUU (à Villanueva puis à Montserrat).
En 2006 – en transit à Paris pour se rendre à Cluj-Napoca (= Kolozsvar), pour le 2ème symposium de théologie organisé par l’ICUU, du 3 au 8 juillet 2006.
En 2007 - en novembre pour participer à la rencontre de l’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU) à Oberwesel en novembre 2007 (transit par Paris, voyage Bordeaux-Oberwesel puis Oberwesel-Paris avec Jean-Claude Barbier).
L'envoi des bulletins de la Correspondance unitarienne a commencé à partir de décembre 2003, dès que la relation fut établie ; puis en 2004, il y eut mise en relation avec les mouvances protestantes libérales francophones à la suite d’une demande de documentation (1) : Evangile et Liberté (abonnement gratuit en 2004 à la demande l’AFCU), Théolib (abonnement payé par Jean-Claude Barbier), le site Profils de Libertés (Prolib) animé par le pasteur Pierre Bailleux (un article sur les chrétiens unitariens du Burundi sera publié sur ce site le 9 février 2004), et l'Association pour un Christianisme Libéral et Démocratique (ACDL) qui venait d’être lancé par le protestant David Dubois dans un esprit œcuménique. Egalement du côté des catholiques libéraux : Quelques nouvelles (le bulletin de la mouvance Marcel Légaut), et Jésus simplement (un réseau de la mouvance Marcel Légaut ne reconnaissant pas la divinité de Jésus et donc - de fait - de théologie unitarienne).
(1) « A propos des instances unitariennes internationales, nous sommes en contact avec tous les organes internationaux de l’UUisme. Le rév. Gordon Oliver de l’Afrique du Sud, qui se trouve être le président de l’ICUU (Le conseil international des Unitariens Universalistes) est un ami à moi. soutient notre groupe. Il nous a donné une bibliothèque de référence contenant beaucoup de livres (tous en Anglais) et nous sommes en contact avec nombre d’autres remarquables unitariens. La raison pour laquelle nous nous sommes tournés vers vous est que nous sommes un groupe francophone et aimerions nouer des liens avec des unitariens qui parlent cette langue. Oh hélas, nous ne sommes abonnés à aucune revue faute de moyens. J’ai eu connaissance d’ “ Evangile et liberté” en visitant Prolib l’autre jour. Si tu as un moyen à nous proposer pour avoir accès à ces sources, dites-le nous. Nous avions à un certain moment reçu le “ Global Chalice”, organe de ICUU mais cela s’est arrêté. ».
La mise à la disposition de l’ACUB des statuts de l’AFCU pour une couverture juridique a été faite en novembre 2005 à la suite d'une AG de l'AFCU, confirmée ensuite par son Conseil d'administration. En voici le texte :
Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU), association loi 1901, fondée en 1996 et ayant eu Théodore Monod comme premier président d'honneur, siège social : s/c Jean-Pierre Babin.
Jean-Pierre Babin, président de l'AFCU à Fulgence Ndagijimana, président de l'Assemblée des chrétiens unitariens du Burundi (ACUB), B.P. 2585 Bujumbura, Burundi (Afrique centrale), Nantes, le 1er novembre 2005
Cher Ami, Je suis très heureux de vous faire savoir que, à la suite de notre assemblée générale extraordinaire des 15-16 octobre, notre conseil d'administration, en sa séance du 30 octobre, a entériné l'accord qui avait été conclu entre vous et notre bureau, à savoir :
1° - votre association a le droit d'utiliser nos statuts et de se présenter comme "groupe local" de l'AFCU, tout en gardant sa propre dénomination, son mode de fonctionnement et le choix de ses activités. L'AFCU a été déclarée à la préfecture des Alpes de Haute Provence, à Digne, le 5 février 1997 conformément à la loi de 1901 sur les associations.
2° - vous avez à choisir en votre sein un trésorier adjoint de l'AFCU qui prélèvera les cotisations annuelles selon le tarif décidé en assemblée générale. Les cotisants seront membres de l'AFCU et auront le droit de voter par correspondance dans le cadre de nos AG. Chaque nouvel adhérent doit impérativement faire parvenir au trésorier de l'AFCU une attestation de son accord avec les statuts afin d'être enregistré. Conformément à nos statuts, un minimum de 5 adhérents vous donne le droit d'avoir un représentant de votre association au conseil d'administration de l'AFCU.
3° - Le trésorier adjoint gère le budget ainsi obtenu indépendamment des autres ressources propres à votre association. Il le gère en gardant l'argent obtenu sur place et en l'utilisant pour vos propres besoins. Il envoie un rapport annuel au trésorier (rapport qui est une obligation statutaire tous les deux ans).
Nous vous assurons de notre entière fraternité, au nom de Jésus qui nous réunit tous et sous la bénédiction de Dieu.
pour l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens, le président,
pour l’Assemblée des chrétiens unitariens du Burundi, le président,
Ce type de partenariat servira aussi au Congo Brazzaville (ACUC), aux chrétiens unitariens italiens (CICU), et aux Congo-Kinshasa (Lisanga). Dans le cas du Burundi, l'ACUB reçut son agrément officiel le 28 septembre 2011 après avoir construit en dur son église et n'a donc plus besoin des statuts de l'AFCU.
C'est dans le cadre de ce partenariat qu'il y eut ouverture d’un site hébergé par celui de l’AFCU, lien ; le premier article sera publié le 27 juin 2008.
En plus de ses relations avec les chrétiens unitariens français, Fulgence Ndagijimana, du fait de sa maîtrise de l’anglais, put établir très tôt de bonnes relations avec les unitariens anglophones. Il eut un contact avec un pasteur du Nigeria, mais malheureusement sans lendemain. Ce fut avec le révérend sud-africain Gordon Oliver, alors président de l’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU), qu’une relation solide put très tôt s’établir ; également avec le pasteur américain Forrest Church (lien) qui fut ministre jusqu’en 2006 de l’Eglise unitarienne « All Souls » (Toutes les âmes) à New-York (dans le centre ville). Diplômé de l’Université de Stanford et de la Harvard Divinity School, ce dernier s’était spécialisé dans l’histoire des débuts du christianisme. Il fut l’auteur d’une vingtaine d’ouvrage et orateur réputé ; il est mort le 24 septembre 2009. Il avait envoyé une trentaine de ses livres à la communauté naissante du Burundi.
Au début, il n'avait pas lui-même d’ordinateur et c’est sur son lieu de travail qu'il pouvait se relier à l’étranger à raison de 30 minutes par jour après ses heures de travail au sein d'ONG basées à Bujumbura (il est actuellement gérant de programmes à la Christian Outreach relief and development CORD). Dès 2004 il lance la Fondation «Afrique Espoir» afin d’aider les enfants et les personnes atteints du sida. Il trouve de l’aide auprès d’une ONG néerlandaise (qu’il visite en novembre 2005) et surtout auprès des congrégations unitariennes-universalistes américaines (plusieurs déplacements aux Etats-Unis et, en 2013, au Canada).
Pour pallier à ses absences, il a, très tôt, su confier les prédications à d’autres membres de sa jeune communauté (laquelle se réunissait deux fois par mois). Cela a été possible car celle-ci est composée en partie d’étudiants et de jeunes cadres ; il a mis sur pied un comité exécutif (« Nous avons un président, un vice président qui est en même temps trésorier, un chargé des projets et un chargé des relations publiques et une dame chargée de l'éducation religieuse avec un vice président »). « Mon absence n'est pas synonyme de paralysie même une longue absence serait, à mon sens surmontable » (son message du 21 juin 2004).
A cette époque, l’ICUU veut promouvoir l’unitarisme en Afrique et avait mis sur pied une « task force » [groupe de travail sur l’Afrique] laquelle était composée entre autres par Yielbonzie Johnson (un Noir Américain), Elizabeth Breedlove (une Brittanique à Barcelone), et le révérend Gordon Oliver. De nouveaux groupes étaient apparus au Kenya, Ouganda et Congo-Brazzaville. G. Oliver, en sa qualité de président de l’ICUU, les visita en avril 2005, puis William Skinford en sa qualité de président de l’Unitarian Universalist Association of Congrégations (UUA) des Etats-Unis.
Le Burundi fut reconnu comme groupe émergent en avril 2005, et devint, après le Nigeria et l’Afrique du Sud (membres fondateurs) le 3ème pays africains à être membre entier de ce réseau mondial. Fulgence Ndagijimana fait partie du bureau exécutif depuis la rencontre des Philippines en février 2012. Plusieurs fois reçu dans les congrégations unitariennes-universalistes des Etats-Unis, il eut l’occasion en mai 2013 d’être reçu aussi au Canada, à Montréal, dans l'Atlanta et à Toronto (où il participa à la rencontre annuelle des ministres canadiens du culte unitarien). Ici, en compagnie du ministre du culte de la First Unitarian Congregation of Toronto après avoir été invité à présider le culte.
Il y apporte une voix africaine, le soucis de mieux organiser l’aide aux communautés émergentes de son continent (d’où la fondation en août 2011, à son initiative, de l’Association unitarienne francophone africaine AUFA, lien) et son soucis de promouvoir une religion humaniste, caritative et sociale. Pour mars 2006, il avait rédigé cette méditation mondiale dans le cadre du programme « Chalice ligtining” qui témoignage bien de sa spiritualité : Nous allumons cette flamme pour les victimes des catastrophes humaines et naturelles :
- pour les malades du Sida qui ploient sous le poids de la stigmatisation et l’incompréhension des voisins et de la famille ;
- pour les victimes de la famine dont ces enfants aux corps émaciés qui ne savent à qui donner de la tête.
- pour les personnes blessées par la séparation au sein des couples notamment les enfants.
- pour les déplacés et les réfugiés des nombreuses guerres qui font ravages dans de nombreuses régions du monde et qui sont au seuil du désespoir.
- pour les victimes des catastrophes causées par la cupidité humaine dont le réchauffement planétaire n’est que l’une des manifestations.
Nous allumons aussi cette flamme en signe de gratitude pour l’amour, l’attention et la solidarité dont les hommes et les femmes sont capables au milieu de ces terribles tragédies.
Dans le cadre de son séjour en France du 2 au 16 juillet 2013 et d'un partenariat entre l'AFCU et l'Assemblée des chrétiens unitariens du Burundi (ACUB), Ambroise Niyongabo, nouveau président de l'Eglise unitarienne du Burundi, a visité les institutions européennes à Strasbourg, La Haye et Bruxelles. Un reportage photographique a été publié sur le site du Conseil des unitariens et universalistes français (CUUF)"Unitariens français" (lien).
Ici, à Strasbourg dans une rue descendant de la cathédrale au Palais de Rohan.
La famille de Jésus, famille biologique, sociale, spirituelle, par Jean-Claude Barbier (chrétien unitarien français), prédication à l’église unitarienne du Burundi, Kanyosha, le dimanche 30 décembre 2012, publié dans le bulletin n° 122, décembre 2012 de la Correspondance unitarienne. Texte traduit en italien par Giacomo Tessaro et mis en ligne le 11 février 2013 sur le site de la Congregazione italiana cristiano unitariana (CICU) (lien).
Famille biologique
Comme tout un chacun, Jésus est né d’un père et d’une mère.
Un père, nommé Joseph nous dira Luc dans son évangile de l’Enfance, et à sa suite le Matthieu grec . Il fut, ce père, charpentier, sans doute plus largement artisan du bâtiment. Il y avait beaucoup de travail dans la région pour les artisans car la ville de Séphoris, toute proche, avait été détruite lors de la grave révolte messianique de Judas le Galiléen vers 4 ans avant Jésus-Christ. Il y avait eu alors 2000 Galiléens, compatriotes de Jésus mais d’une génération précédente, crucifiés le long des routes par l’armée romaine. La ville était à reconstruire, avec des villas modernes pour les élites hellénisées.
Nazareth était alors un petit village – mais disposant néanmoins d’une synagogue puisqu’il est dit que Jésus y fit une lecture ! – si bien qu’il n’y avait sans doute qu’un seul charpentier. C’est pour cela que le texte de Matthieu 13, 54-56 dit « n’est-ce pas là le fils du charpentier ? » sans le nommer car c’était « le » charpentier du village, connu de tous. C’est Luc qui nous donnera finalement le nom (Lc 4, 22) et à sa suite le Matthieu grec dans l’Annonce à Joseph (Mt 1, 18-25), et, plus tard, l’évangéliste Jean (6, 41-42) : « Les Juifs cependant murmuraient à son sujet … N’est-il pas, disaient-il, ce Jésus fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère ? … ».
Et puis une mère, nommée Marie et puis aussi des frères (au nombre de quatre) que nous citent Matthieu (13) et Marc (1, 2-3) : Jacques, Joseph (Joset dans Marc, qui est un diminutif de Joseph), Simon et Jude (Jude est cité avant Simon dans Marc), et des sœurs dont les prénoms ne sont pas indiqués, ni le nombre. Bref, ce qui serait considéré de nos jours comme une « famille nombreuse » !
Nous savons d’ailleurs que c’est Jacques, « le frère du Seigneur » des Actes des apôtres de Luc, qui prendra la direction de la communauté nazôréenne de Jérusalem à partir des années 48-49 ; puis ce sera un cousin, Siméon, qui lui succédera après qu’il fût lapidé en 62.
Famille sociale
Avec son évangile de l’Enfance, construit à partir des légendes naissantes qui visent à héroïser Jésus et donc à lui accorder une naissance miraculeuse, Luc ouvre le débat sur une bâtardise éventuelle de Jésus. Joseph n’aurait pas été le père géniteur, mais seulement le père social ; dans les milieux Juifs, à la fin du 1er siècle, circulait le nom d’un soldat de l’armée romaine, Pantera (patronyme de la Palestine de l’époque), lien.
L’interprétation orthodoxe selon laquelle les frères et sœurs de Jésus auraient été en fait des « demi frères et sœurs » nés d’un mariage antérieur de Joseph, ou encore l’interprétation catholique voulant à tout prix – mais là aussi sans aucun fondement scripturaire – que ce soit des cousins et des cousines, déboucheraient sur ce qu’on appelle de nos jours « une famille recomposée » ! Paradoxalement, alors que les catholiques veulent nous faire croire à une « Sainte famille », ces interprétations jettent la suspicion sur la filiation biologique de Jésus et nous introduisent d’emblée à une famille dont les fondements sont seulement sociaux. En quelque sorte, un Jésus « sans famille », « adopté », où vont se reconnaître, au cours des siècles, nombre chrétiens dont la naissance considérée comme « illégitime » posa question.
En ne reprenant pas l’entreprise de son père alors qu’il est l’aîné de la phratrie, Jésus a certainement suscité un profond malaise au sein de sa famille. On sait qu’il préféra suivre les discours enflammés, eschatologiques de Jean-Baptiste, puis, après l’arrestation de celui-ci, devenir un rabbi itinérant en Galilée, son propre pays, tenant des propos réformistes et continuant dans la même voie eschatologique mais sous une forme différente (Jésus ne baptisera plus).
Jésus connaîtra la vive réprobation de sa famille. C’est Marc qui nous le dit (Mc 3, 20 et 31-35) : Marie, sa mère, ses frères, et ses soeurs viennent ni plus ni moins le récupérer à Capharnaüm pour le ramener à la maison familiale à Nazareth, car ils pensent qu’il s’est égaré (« Il a perdu le sens » Mc 3, 21). Mais Jésus est un bon orateur et la foule l’entoure, si bien qu’ils n’arrivent pas à l’atteindre …
Famille spirituelle
Est-ce parce que Jésus connaissait sa bâtardise qu’il y pallia par une surenchère de la figure paternelle de Dieu qu’il appela « Père » ? Est-ce aussi pour cela qu’il sous-estima la filiation depuis Abraham en ouvrant sa prédication à des non Juifs ? Ou bien est-ce parce qu’au futur Royaume, qu’il imaginait dans ses discours eschatologiques, il n’y aurait plus de sexe ni de liens conjugaux, et ni aussi sans doute de liens familiaux ? Toujours est-il que Jésus prône une famille spirituelle élargie à tout ceux qui l’écoutent et ont foi en lui, et qui font – dit-il - la volonté de Dieu :
« Sa mère et ses frères arrivent et, se tenant dehors, ils le font demander. Beaucoup de gens étaient alors assis autour de lui et on lui dit : « Voilà que ta mère et tes frères et sœurs sont là dehors qui te cherchent ». Il leur répond : « Qui est ma mère ? et mes frères ? ». Et promenant sont regard sur ceux qui étaient assis en rond autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère et ma sœur et ma mère » (Marc, 3, 31-35).
Déjà Jean-Baptiste avait dit que Dieu pouvait faire des fils d’Abraham avec des pierres du chemin ! (Mt 3, 9).
Toujours dans cette espérance eschatologique, Jésus assura ses disciples qu’ils serait toujours au milieu d’eux (Mt 18, 19-20) et qu’il leur enverrait l’Esprit .
Jésus, réformateur du Droit familial
Est-ce dans cette perspective eschatologique d’avènement du Royaume de Dieu que Jésus va proposer de dépasser la Loi ? Il va en effet proposer le pardon plutôt que l’application brutale de cette Loi, laissant ainsi au pêcheur la possibilité de se repentir et de changer son comportement avant que n’arrive la Fin des temps. On le voit dans le récit de la femme adultère (Jn 8, 3-11) ou encore dans celui de la Samaritaine (toujours dans Jean seul, Jn 4, 1-42) :
« Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari et reviens ici ». La femme répondit et dit : « Je n’ai pas de mari ». (Jésus lui dit : « Tu as bien dit : je n’ai pas de mari, car tu as eu cinq maris et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari. En cela tu as dit vrai » (Jn 4, 16-18).
Jésus et la Samaritaine, par Etienne Parrocel dit le Romain (peintre français né à Avignon en 1696 et mort à Rome en 1775) (Musée Fesch à Ajaccio, en Corse).
Chez Jésus, la vision eschatologique se fait humaniste puisqu’il faut sauver chacun et l’inviter à entrer dans le Royaume et non le punir. Il reviendra ensuite à Dieu de séparer le bon grain de l’ivraie le jour du Jugement dernier (Mt 13, 24-30), mais avant ce Jour il faut sauver les pécheurs ! Leçon d’humaniste qui consiste à pardonner l’adultère car, dans un couple et des deux côtés, des incidents douloureux de parcours peuvent survenir et qu’il faut, malgré tout, tout faire pour que le couple dure. Leçon d’humanisme aussi qui consiste à ne pas accuser une veuve d’avoir tué en sorcellerie son mari, ou encore – comme cette Samaritaine – de ne pas savoir retenir son conjoint.
Somme tout un Jésus très moderne dans sa pensée humaniste et finalement très en avance sur son temps lorsqu’il condamne la répudiation des femmes ce qui, à son époque, était une pratique dont le mari n’avait pas à se justifier.