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Jean-Claude Barbier, membre permanent du conseil d'administration de l'AFCU, adresse

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5 septembre 2013 4 05 /09 /septembre /2013 11:38

Fulgence Ndagijimana est né le 3 mai 1976 au quartier Nyabikenke de la commune de Ryansoro dans le centre du pays, au sud de Gitega ; une commune traversée par la RN 14. Il a fait ses études secondaires au Lycée du Lac Tanganyika à Bujumbura et se souvient que les enseignants jésuites passaient beaucoup de temps pour apprendre aux jeunes comment tenir correctement les fourchettes et couteaux qu’ils découvraient sur les tables à manger – ce fut une obsession semble-t-il de la part des colonisateurs belges d’inculquer les bonnes manières ; du moins est-ce le souvenir que le marqua ! Puis il passa aux mains des Dominicains et commença des études de théologie, cette fois-ci à Nairobi, au Tangaza College à Karen (voisin de l’Université catholique de l’Afrique de l’Est). Finalement, n’ayant guère d’appétit pour les spéculations théologiques, il n’est pas retenu par les Dominicains. Il fait alors de la Philosophie à l’Université de Nairobi.


Toutefois, Fulgence demeure préoccupé par la religion mais d’abord par une approche sociale qu’il considère comme un préalable indispensable : aider au développement car les gens ne peuvent pas s’ouvrir aux choses spirituelles s’ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts à la fin du mois. A la fin de 2000 et au début de 2001, il fonde un groupe qui deviendra l’Assemblée des chrétiens unitariens du Burundi (en reprenant le concept d’assemblée qui est une innovation des chrétiens unitariens français *).
* Ce terme est utilisé la première fois par les fondateurs de l’AFCU en février 1997, en référence avec au mot grec ekklesia qui signifie Eglise, une assemblée qui se tient régulièrement et qui délibère pour prendre ses décisions. Auparavant, c’est le terme d’association qui était utilisé (en France, avec la fondation de l’Association unitarienne française en juillet 1986 ; en Grande-Bretagne en 1991 avec l’Unitarian Christian Association) ou encore celui de Fraternité (en 1938 aux Etats-Unis avec l’Unitarian Christian Fellowship).


Trois ans plus tard, en décembre 2003, le groupe compte environ 50 personnes, principalement des jeunes d’origine protestante ou catholique et se réunit deux fois par mois chez l’un des membres ou dans une salle louée à un hôtel. Les échanges portent sur des textes bibliques, mais aussi sur des textes philosophiques (Kant, Kierkegaard, etc.). C’est alors que Fulgence prend contact avec les unitariens français par un message du 26 décembre 2003 :
« Mon cher Jean-Claude Barbier, mes salutations du Burundi. C'est avec plaisir en effet que j'ai vu sur le site le bon travail que tu fais d'amener les gens à se poser des questions et à s'exprimer notamment par la voie de "CORRESPONDANCE UNITARIENNE" *. J'avais toujours eu de la peine à trouver des unitariens qui parlent la langue de Voltaire, c'est donc un plaisir de vous savoir en France. J'ai commencé un groupe unitarien voici deux ans et nous serons heureux de partager avec vous nos expériences. J'espère te lire bientôt et d'avance et serais heureux de recevoir ton bulletin ».

* Les bulletins mensuels de la Correspondance unitarienne ont commencé à être publiés en octobre 2002 et ont été mis en ligne par le pasteur Pierre Bailleux sur le site de Profils de Libertés , jusqu’au n° 71, en septembre 2007 (lien) ; par la suite, La Besace des unitariens (lien) – à partir du n° 72, octobre 2007, prit le relais (Pierre Bailleux mourut en janvier 2008). En plus, quelques jeunes burundais, disposant d’une adresse électronique, reçurent aussi le bulletin.

A cette époque, avant le boom des Eglises évangéliques de réveil, le paysage religieux burundais était composé de catholiques, méthodistes, pentecôtistes, épiscopaliens (anglicans des Etats-Unis), baptistes, kimbanguistes et Témoins de Jéhovah. Courageusement, Fulgence N. lançait une nouvelle offre religieuse, celle d’une religion « libérale » : « Moi-même ancien membre d’une communauté religieuse catholique, c’est à la suite d’un certain malaise que j’ai décidé de changer et de chercher ma croissance spirituelle vers la religion libérale et j’avoue que je me trouve plus satisfait maintenant qu’avant » (son message du 27 décembre 2003).

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