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Jean-Claude Barbier, membre permanent du conseil d'administration de l'AFCU, adresse

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 13:00

suite de la page précédente.


Des « Principes de foi » de cette Eglise ont été écrits par Árpád Gazdag et mis en ligne en janvier 2000. Il s’agit là d’un texte d’auteur – qui donc n’est pas un document officiel engageant l’Eglise en tant que telle, mais il reflète suffisamment bien l’opinion des fidèles pour se retrouver à la Une d’une page du site officiel de cette Eglise ( lien). Sa traduction s’est révélée un peu difficile, sans doute parce qu’elle est faite par l’anglais interposé.


Principes de foi


En exergue : « Nous ne pouvons apprendre à aucun endroit de l'Écriture de Dieu, que ses paroles et la religion sont destinés à être diffusés par le feu et l'épée. » « Dieu a toujours pris soin de sa vérité Lui-même et, à l'avenir, Il le fera toujours aussi bien. » (Francis David).


Introduction


Transylvanie-armoiries-de-Jean-II-Sigismond-Zapolya.png«Vu que c'était la volonté de notre Seigneur souverain, le Très-Haut, que soient apporter des décisions pour accompagner ce pays durant les sessions de la Diète des jours précédents, en ce qui concerne les questions de religion, la Diète est prête à confirmer la même chose ce jour *, à savoir que les prédicateurs sont censés propager l'Evangile en tous lieux, en accord avec leur propre compréhension ; et si la communauté est prête à accepter ce qu’ils disent, c'est bien, et , si elle ne l'est pas, nul n'est autorisé à contraindre les fidèles de le faire alors qu’ils ne sont pas rassurés en leur cœur ; mais ils peuvent garder un prêcheur dont ils aiment les enseignements. Et personne parmi les superintendants ou autres n’est autorisé à leur faire du mal pour cela à un prédicateur ; pour une question de religion et conformément aux règles anciennes nul ne doit être raillé. Personne n’est autorisé à menacer quiconque d'emprisonnement ou de privation de sa fonction ; vu que la foi est le don de Dieu, elle vient de l'écoute, de l'écoute des paroles de Dieu »

* En 1568, du 6 au 13 janvier, le roi Jean II Sigismond, qui règne sur la Transylvanie, convoqua la Diète à Torda. En illustration, les armoiries de ce roi.

 

L'histoire de la spiritualité unitaire a commencé avec la proclamation de cette loi. Un moment particulier de l'histoire européenne. Peut-être cela est dû à l'esprit libre des hautes pinèdes qui recouvrent les pentes des montagnes en bordure orientale de l'Europe. Les vallées douces, les prairies fleuries et les feuilles bruissantes de la Transylvanie, véritable paradis sur terre [ndlt - dans le texte "Fairyland"]. Peut-être cela est-il dû aux privilèges de liberté dont disposait la nation guerrière des Székely [ndlt - en français les Sicules], appréciée dans son rôle de défense de la frontière du pays [ndlt – frontière Est du royaume de Hongrie]. Peut-être que l'esprit chaleureux et convivial de ces paysans libres vivant dans cette région sauvage et enchantée de la Transylvanie les pousse à accepter toute personne avec ses croyances et aussi bien ses superstitions. Sans doute la nature toute-puissante était-elle la seule autorité qu'ils connaissaient.

 

Et l'histoire apporta une opportunité que des hommes qui disposaient d’une autorité religieuse mirent à profit, confessant cette conviction jusqu’alors cachée et la faisant reconnaître officiellement. Il semble qu'ils n'avaient pas peur de tout autre pouvoir spirituel. Ils ont dénié les dogmes et toutes les autorités qui en sont créatrices ; et en même temps, ils ont laissé les gens croire à ce qu'ils veulent et se trouver à l’aise avec leur propre croyance. Il semble bien que leur confiance en « Dieu qui est un seulement Un » existait déjà et était suffisamment forte.


Cette loi sur la liberté religieuse et la conscience ayant été proclamée en janvier, l'année 1568 verra le succès de l’un des principaux principes unitariens [ndlt – à savoir l’unicité de Dieu]. Le pays tout entier a accepté ce principe pour la première fois dans l'histoire chrétienne. Mais cela n'a duré que trois ans. Ces courtes années d'âge d'or furent en effet suivis par de longs siècles de compromis difficiles et de lourdes pertes. Les tendances culturelles humanistes et rationnelles mises en sourdine et l’arrêt d’un esprit missionnaire plein d’enthousiasme, cette spiritualité, qui obstinément essayait de rester fidèle à la suite de Jésus au lieu de l'adorer dans les nuées du ciel, fut stoppée dans son élan.


Qu’en est-il aujourd’hui de cette foi chrétienne qui, en matière de foi, essaie de s’en tenir aux règles de la raison à côté de la conscience ? Se porte-t-elle bien ? A quoi ressemble l’unitarisme hongrois après des siècles de dogmatisme et d’athéisme ?


Les unitariens - en raison de leur minorité et le besoin permanent de se défendre - étaient connus dans le monde dogmatique pour le fait de ne pas avoir de croyances déterminées. Or, l’unitarisme est une croyance positive avec des principes simples. Sa simplicité prend sa source à l’époque des Réformes, afin d’ouvrir le monde religieux en le rendant plus compréhensible, plus perceptible à nos sentiments. Les intermédiaires et les outils tels que les sacrements sont volontairement manquants. Le croyant au cœur enfantin se trouve seul dans un univers vivant avec plein de mystères tant intérieurs, en lui-même, qu’extérieurs.


Les idées suivantes sont appelées « les principes unitariens de foi », ce qui signifie qu'elles sont sujettes à l'évolution, tout comme toute autre corpus de culture humaine.


Principes de foi


Dieu est Un, esprit, créateur et conservateur du monde. Les unitariens ont adopté définitivement la vision scientifique du monde tout en croyant qu’un esprit conscient est à l’œuvre derrière les évènements marquant de notre évolution (ndlt – évolution de la vie, des espèces, histoire de nos civilisations]. Ils croient en Dieu comme étant un pouvoir personnel et spirituel qui prend soin de ses créatures par des actes providentiels se manifestant dans la nature et l'histoire, aussi bien sur le plan universel et personnel. Lors de nos prières publiques, nous pouvons souvent entendre citer Jean 4,24 : «Dieu est Esprit, et, seulement par la puissance de son Esprit, les gens peuvent l'adorer comme il est vraiment" * Venez donc, mes frères, écoutons tout d'abord la voix de l'esprit, et prions pour un moment de retraite dans un silence absolu.
* la Bible de Jérusalem ne va pas jusqu'à dire que l’adoration de Dieu est subordonnée à la « puissance de son Esprit », ce qui est une affirmation toute calviniste  ! : « Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent adorer ».


Le genre humain est la créature la plus noble de Dieu, avec les facultés de la raison, la sensibilité et la conscience. Dieu a donné à l'homme la capacité d’avoir de la bonne volonté d’une façon désintéressée. De par sa raison et sa conscience, l'homme est capable de faire la distinction entre le bien et le mal moral. En outre, il est capable de choisir librement. S'il choisit le bien, il agit selon la volonté de Dieu et pour son propre bien-être. Mais en raison de la volonté libre, il peut, au contraire, agir avec faiblesse, imperfection et ignorance. Etre libre, signifie l'indépendance morale, la possibilité d’apprendre la croissance spirituelle, et, en plus, la chance et la garantie d’atteindre le salut personnel out of one's own in the same time [ndlt - expression que nous n'avons pas pu traduire].

 

L'homme est pris en charge dans cet effort par la providence et l'Esprit saint, qui est le pouvoir spirituel de Dieu. Le but de l'espèce humaine est l'accomplissement du royaume de Dieu sur Terre, ce qui signifie l'accomplissement des bonnes dispositions naturelles des hommes sur le plan personnel et social. La plupart des précieuses vertus sont : la foi, le libre arbitre, la conscience et l'amour. Les êtres humains sont tous les enfants de Dieu, frères et sœurs à égalité.


Ayant vécu sa vie entièrement selon la volonté de Dieu, Jésus fut le meilleur de ses enfants. Jésus était un homme. Enseignant de la religion juive, prophète, il est considéré par les unitariens comme un exemple à suivre, un maître de la vie religieuse et éthique par son enseignement et ses actions. C'est à partir de son enseignement que nous pouvons découvrir comment ce royaume de Dieu doit être. La partie la plus importante dans son enseignement est le « double commandement de l'amour » : « Tu aimeras ton Dieu et tu aimeras ton prochain comme vous le faites vous-même ».


La Bible est un recueil d'écrits de création humaine, comprenant les enseignements de juifs et de chrétiens, des récits historiques et des textes littéraires. Ces œuvres ont été inspirées par Dieu, mais nous n’avons pas à oublier que cette inspiration a été saisie par des auteurs qui ont vécu il y a très longtemps, à certaines époques et lieux historiques. C'est pourquoi chaque écriture porte les marques du contexte culturel de ces temps anciens, avec cette vision du monde de l’époque contenant à la fois de précieuses intuitions et des erreurs. C'est pourquoi la théologie unitarienne, tout en adoptant l’éthique et la philosophie contenues dans la Bible, suit et accepte les résultats de la critique scientifique de celle-ci.. La partie la plus valable de la Bible est le Nouveau Testament, et plus particulièrement les quatre évangiles, où nous pouvons en apprendre davantage sur la vie de Jésus et ses enseignements.


Le but de sa vie est d'atteindre le salut. Cet état physique et spirituelle de l'esprit et la récompense pour une bonne conduite ne sont pas toujours atteints dans cette vie terrestre. Les unitariens croient en la vie éternelle, au-delà de notre vie terrestre, où l'âme immortelle va gagner sa récompense selon la façon dont elle a vécue.

 

La philosophie unitarienne est d'ordre pratique (la foi et l'agir ayant la même valeur), une religion terrestre qui signifie que, contrairement aux principes énoncés ci-dessus, son côté pratique n'est pas détaillé, la croyance en elle étant suffisamment confiante pour que ces principes soient réellement vécus.
 

à suivre ...

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