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Jean-Claude Barbier, membre permanent du conseil d'administration de l'AFCU, adresse

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16 février 2008 6 16 /02 /février /2008 13:30
oecuménisme

L’étymologie du mot  renvoie à une visée universelle, du moins du monde connu, puisque le grec oikoumenê désigne la terre habitée, l’univers) ; le latin médiéval du XVI° a donné oecumenicus. 


Mais cette universalité a été captée par les chrétiens post constantiniens. Les évêques de Constantinople se donnent le titre de Patriarche œcuménique. L’œcuménisme que nous connaissons aujourd’hui et qui est la version chrétienne est, linguistiquement, apparu en 1927 (selon le Petit Robert) et se définit comme un mouvement favorable à la réunion de toutes les Eglises chrétiennes en une seule.


L’œcuménisme suppose des négociations pour une réunification des diverses branches du christianisme : un retour au giron ecclésial pour les catholiques, une marche en arrière du monarchisme papal pour les orthodoxes, l’acceptation d’une unité purement spirituelle et non pas ecclésiale pour les protestants, l’inter-communion entre les chrétiens, la reconnaissance du baptême célébré par les autres, etc. Les négociations sont en cours, mais elles piétinent.


Le Conseil œcuménique des Eglises (COE) essaie de fonctionner comme une fédération mondiale voulant réunir tous les chrétiens ... mais pas n’importe lesquels non plus, si bien qu’elle met en avant une définition du chrétien basée sur le dogme trinitaire (quand même 325 après Jésus-Christ, ce qui fait, avant cette date, de très nombreux chrétiens non reconnus, dont nombre de nos martyrs !).


transconfessionalité

La transconfessionnalité ne s’embarrasse plus de ces négociations à ne plus en finir. Il suffit d’être chrétien et d’accepter les autres. Des Eglises non dénominationnelles ont ainsi vu le jour, surtout dans les pays anglo-saxons, dès le XIXème siècle. La mouvance chrétienne libérale qu’elle soit d’origine protestante et depuis peu catholique (avec la Fédération des réseaux des Parvis) rejoint cette dynamique. 


Les chrétiens qui s’y engagent ne sont plus mandatés par leur communauté, mais agissent en leur nom seul, s’appuyant sur leur famille spirituelle mais ne la représentant pas et n’étant pas chargés d’en défendre les intérêts corporatistes. Une telle démarche suppose bien entendu un libéralisme théologique, non dogmatique et une individuation des convictions.


christianisme d'ouverture

Avec le christianisme d’ouverture, on sort du seul champ chrétien puisque les agnostiques, voire les athées, sont désormais acceptés au sein des communautés chrétiennes. Les congrégations unitariennes aux Etats-Unis, à la fin du XIXème siècle, ont ainsi ouvert leurs lieux de culte à des non-croyants, puis à d’autres croyants. Celles de Grande-Bretagne ont également adopté, pour la majorité d’entre elles à partir des années 1950, la même attitude.


inter-convictionnalité

L’inter-convictionnalité est soit une conséquence à long terme de ce christianisme d’ouverture, comme dans le cas de l’unitarisme-universalisme, soit une démarche démocratique qui d’emblée convie tous les acteurs idéologiques (mouvements philosophiques y compris rationalistes et/ou athées, spirituels, religieux) à une réflexion ou à une action commune, ce que fait par exemple le Réseaux européen Eglises et libertés en liaison avec le Conseil européen (voir notre rubrique " Parvis " ).

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