réunir par les échanges, l'amitié et le culte tous les chrétiens qui n'adhèrent pas au dogme de la Trinité
Après 6 ans d’existence et forte de 70 membres, l’Assemblée des chrétiens unitariens du Burundi (ACUB)( lien) a relevé le défi posé par le gouvernement burundais demandant à chaque nouvelle communauté religieuse reconnue officiellement de construire en dur sur un terrain dont il est propriétaire. Le lieu de culte a été construit en banlieue de Bujumbura, dans le quartier de Kanyosha.
En avril 2010, l’ACUB avait participé à un atelier renforcement des capacités communautaires parrainé conjointement par l'Unitarian Universalist Partner Church Council (UUPCC), l'International Council of Unitarians and Universalist (ICUU, lien) et le bureau des ressources internationales de l'Unitarian Universalist Association (UUA : Etats-Unis, lien). Elle avait alors sollicité le partenariat des unitariens universalistes de Kalamazoo dans l’Etat du Michigan. La révérende Jill McAllister, ministre à l’Eglise San Jose People’s Church, a organisé ce partenariat côté américain en mobilisant aussi d’autres congrégations : près de 30 000 $ ont été ainsi collectés et un prêt bancaire de 15 000 $ souscrit.
L’ACUB mène quelques activités sociales : un micro-crédit qui dessert environ 60 familles, des cours d’alphabétisation et une formation en comptabilité de base, une production artisanale de savons d’huile de palme. Elle veut aussi s’attaquer au problème des violences conjugales et familiales.
Le président de la congrégation unitarienne, Cassius Shirembere, a conduit le culte d’inauguration du nouveau lieu de culte, puis Béatrice Niyungeko a introduit la cérémonie d’ordination de Fulgence Ndagijimana, président fondateur de l’ACUB, lequel devient le ministre en titre de sa congrégation avec l’appellation de révérend. La révérende Jill McAllister assistait à cette ordination, ainsi qu’Harry Seymour, membre de la Société unitarienne-universaliste de Ridgewood, dans le New-Jersey (N.J).
Cela renforce indéniablement le rôle de cette communauté unitarienne, déjà bien stable et dynamique. Mettant à profit la présence d’Alain Patrice Yengué, président de l’Assemblée des chrétiens unitariens du Congo (ACUC, Brazzaville, lien) et de Clément Uwayisaba, de la Confrérie unitarienne du Rwanda ( lien), une Association unitarienne francophone africaine (AUFA) a été lancée.
ci-dessus, Cassius Shirembere, président de la congrégation burundaise, inaugurant le lieu de culte ; ci-dessous, Béatrice Niyngeko et Fulgence Ndagijimana préparant la cérémonie de l'ordination
Un message de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) avait été envoyé le 29 juillet : « Cher Fulgence, je te prie de recevoir ici les salutations des unitariens de France et pays francophones voisins à l’occasion de l’inauguration de votre église »
Certains disent que Dieu est dans nos cœurs et que c’est là qu’il faut le célébrer. Nul besoin de Temple et de synagogues, d’églises et de mosquées. Certains pensent que Dieu est comme le Soleil qui, chaque jour, nous accompagne de sa chaleur et de sa lumière. Jésus disait lui-même que les petits oiseaux n’avaient pas besoin de s’inquiéter du lendemain : la Providence n’est-elle pas comme une tente qui nous protège de tout ce qui nous menace dans la Nature ? D’autres disent qu’il vaut mieux construire les logements sociaux pour les sans abris, pour les réfugiés, les sans domicile fixe ; pour tous ceux qui errent à la surface de notre terre.
Alors pourquoi construire une église en dur puisqu’on peut prier Dieu partout et méditer là où nous sommes ?
Nous savons que vous avez répondu à cette question par la joie d’un chantier où chacun a apporté sa pierre. L’église en dur est à l’image de la communauté qui s’y réunit : elle est debout contre vent et tempête ; elle est durable à travers les ans ; elle est fidèle aux rendez-vous puisque toujours au même lieu ; elle a sa beauté architecturale et sa fierté historique ; elle accueille les fidèles et, coquette ; attire le regard des passants. Et puis, surtout, à l’ombre de ses murs, c’est là que la communauté médite et prend ses décisions car l’Eglise est une assemblée communautaire où l’on s’entraide et où l’on s’aime, où l’on discute et où l’on se concerte pour avancer d’un même pas, dans une même direction, du moins en coordonnant son action avec celle des autres. Une église en dur, c’est pour mieux affirmer sa foi dans l’avenir.
Nous savons que vous irez loin et nous vous accompagnons de toute notre fraternité unitarienne.
la révérende Jill McAllister et le révérend Fulgence Ndagijimana après son ordination