réunir par les échanges, l'amitié et le culte tous les chrétiens qui n'adhèrent pas au dogme de la Trinité
Cyprien Rugamba a été un poète et chanteur rwandais qui a recueilli des poésies royales de la grande tradition « Ibisigo ». Sur Youtube en tapant son nom (RUGAMBA SIPIRIYANI CYPRIEN), on a accès à de nombreux enregistrements qu’il avait fait. Parmi ses ouvrages on peut citer :
La poésie dynastique rwandaise, source d'histoire, Mémoire de Licence en Sciences Historiques, Université de Louvain, 1966
Le Poète dynastique rwandais. Aspects de sa formation et de son action, dans « Africa-Tervuren », XXII, 2-4, 40/45, 1976,
Caractéristiques littéraires de la poésie dynastique rwandaise, dans le rapport de l'Institut national de la Recherche scientifique, 1977 ;
La Tradition orale rwandaise, dans « Education et Culture », n°. 7-8, pp. 111/120 ;
Préalables à l'interprétation de la Tradition orale, dans " La Civilisation ancienne des peuples des Grands Lacs ", 1981, pp. 331-348.
Il recueille aussi des contes populaires que le Conseil international de la langue française (Paris) publie en 1981 (Contes ruandais, 183 p. ) et en 1983 (Contes du Rwanda, 174 p.).
Citons aussi le nom de Gakondo, autre grand poète qui valorise lui aussi ce fonds culturel traditionnel (voir " Les poésies royales présentées par Rose-Marie Mukarutabana ", lien
Après sa conversion au catholicisme, il fonde en septembre 1990, avec Daphrose Mugamba son épouse, la première communauté de l’Emmanuel au Rwanda, l’un des principaux mouvements du Renouveau charismatique au sein de l’Eglise catholique. Ils mettent aussi sur pied un centre d’accueil pour les enfants de la rue à Kigali, où ils s’installent en 1989. Ils seront tués avec six de leurs dix enfants dès le début du génocide, les premiers jours d’avril 1994, alors qu'ils étaient en prière à la chapelle devant le Saint Sacrement. Leur martyr est cité sur le site du diocèse catholique de Nanterre, lien.
Cyprien fut un pacifiste refusant les violences entre Tutsis et Hutus qui accompagnèrent l’Indépendance de son pays. Ce vers écrit en 1981 est resté célèbre : Je ne suis pas parti me battre / J’ai plutôt évincé l’ignorance / Faisant courir le crayon sur le papier (Ntabwo nagiye kumashana / ahubwo natsimbuye ubujiji / karamu nyikanga urupapuro)
Son fils Dorcy Ingeli Rugamba, rescapé du génocide, est devenu lui aussi poète. En janvier 2005, il publie Marembo (aux éditions Da Ti M'beti, 157 p., lien), où il rend un hommage à ses parents, ses sœurs et frères assassinés. Là il écrit : "Peut-être nous faudrait-il [il s’adresse à ses compatriote après la génocide] renaître, re-débarquer encore une fois sur terre bleus et tout frais. Nous pourrions alors redécouvrir le monde et sa poésie." ; puis, Bloody Niggers !, cette fois-ci un pamphlet violemment anticolonialiste et anti-intégriste où le génocide de 1994 fait suite à une longue oppression des peuples, mis en scène par Jacques Delcuvellerie et produit à Paris en février 2007, lien
Pour en savoir plus : La poésie et la chanson de Cyprien Rugamba, par Pascal Nyemazi, Editeur : APARIS; Édition : Edilivre Edition Universitaire (29 mars 2011), série « Universitaire », 154 pages, en vente sur Amazon (lien).