réunir par les échanges, l'amitié et le culte tous les chrétiens qui n'adhèrent pas au dogme de la Trinité
Trop souvent l’approche d’une question se fait à coup d’arguments et ceux-ci ne manquent pas de se bousculer ! Il nous faut au contraire bien sérier les choses afin que le débat puisse gagner en clarté et que nous avancions pas à pas, en toute sérénité.
Disons d’abord que les chrétiens unitariens se situent dans la tradition protestante, pour laquelle c’est la Mairie qui marie les couples et non l’Eglise. La responsabilité est en effet prise devant la société civile et sur un plan juridique. Ce sont donc à nos députés de non à nos religieux de décider des formes d’union conjugale qui sont légales ou non dans un pays donné.
Seulement après, à la demande des nouveaux époux, l’Eglise bénit le couple lors d’une action de grâce (rendre grâce à Dieu). Le " mariage religieux " n’est donc pas un doublon du premier, sa reproduction sous le regard de Dieu. Nous ne sommes plus en théocratie et Dieu n’est pas législateur ! Et nous ne sommes plus sous un régime clérical. Les couples qui entrent à l’Eglise sont déjà mariés !
Par rapport à Dieu, l’Eglise catholique exige l’indissolubilité du couple et refuse le divorce. Elle continue ainsi la fiction d’un mariage fait à l’Eglise. Pour les protestants, les époux reçoivent une simple bénédiction et non un " sacrement de mariage ".
le drapeau de l'arc-en-ciel (rainbow) adopté par les homosexuels comme revendication de convivialité
Nombre de couples mariés civilement éprouvent le besoin d’une cérémonie religieuse pour mieux partager leur joie avec leurs parents et amis, pour témoigner de l’importance qu’ils attachent à leur aventure à deux, pour remercier Dieu du bonheur de la vie. Soyons alors présents à leur côté, chez eux lors d’une fête familiale ou dans un lieu de culte, en tenant compte de leur propre itinéraire et des sentiments religieux ou philosophiques de leur entourage. C’est ce que nous entendons par l’accompagnement spirituel. L’acteur religieux n’impose pas de normes à priori, ni sa théologie, mais s’adapte à la situation et aide à l’expression des personnes concernées. Il garde toutefois sa liberté de dire non si le projet ne lui convient pas et d’orienter le couple vers une autre personne ou communauté plus en concordance.
Voir le " Mariage à la carte ", message du 7 décembre 2006.
Il appartient à chacun de prendre ses responsabilités s’il est sollicité par un couple et d’aider à l’organisation de la cérémonie religieuse ou spirituelle. La prochaine AG de l’AFCU discutera s’il peut le faire, aussi, au nom de notre communauté de chrétiens unitariens.
Autre question : faut-il bénir le couple comme dans la tradition cléricale ? Certes oui si le couple le demande et en ressent le besoin, mais on peut penser aussi que la grâce de Dieu est donnée à tous sans besoin de l’intermédiaire d’un ministre du culte qui agit au nom d’une Eglise. Dieu est assez Grand pour donner ses bénédictions lui-même ! Par contre, les parents présents où toutes autres personne âgées et sages pourraient être sollicités pour apporter leur bénédiction en renouant avec la grande tradition biblique.
Plus largement, la question se pose pour toutes les cérémonies qui marquent les étapes de notre vie : la naissance (la " présentation au temple "), le baptême ou l’engagement dans une communauté, le mariage, l’enterrement.
Quant à l’adoption d’enfants par des couples homosexuels, chacun peut avoir ses opinions sur ce sujet controversé. Là aussi, la décision n’en revient pas aux religieux, mais à nos députés. Au sein de nos communautés religieuses, ne cherchons donc pas à prendre position sur toute chose, que ce soit dans un sens conservateur (le cléricalisme de droite) ou progressiste (le cléricalisme de gauche) et respectons la liberté de pensée des uns et des autres.
L’accompagnement spirituel ne vaut pas approbation, mais tout simplement présence emphatique, aide à l’expression, invitation à la méditation et à la louange à Dieu.
C’était une proposition de Jean-Claude Barbier pour notre prochaine AG, à débattre.
Voir le témoignage de Jean Vilbas sur notre site documentaire La besace des unitariens, et " Halte à l’homophonie des Eglises ", message du 14 avril dans les Actualités unitariennes.
Cet article a été traduit en italien par Giacomo Tessaro le 5 mars 2013 et mis en ligne sur le site du Projet Gionata (Progetto Gionata, portale su fede e omosessualità) sous le titre " I cristiani unitariani e la benedizione religiosa delle coppie gay " (lien).