réunir par les échanges, l'amitié et le culte tous les chrétiens qui n'adhèrent pas au dogme de la Trinité
Une interpellation de Jean-Claude Lacaze, océanographe biologiste, auteur de « Le christianisme face à la crise écologique mondiale » publié en 2009 à Paris aux éditions L’Harmattan, 168 p. ( lien) *.
* présentation du livre par l'éditeur : La crise écologique mondiale est aujourd'hui trop profonde pour être résolue par de seules solutions scientifiques ou économiques. La reconquête d'une dimension spirituelle semble être le seul contre-pouvoir à notre société techno-économique. Le christianisme, porté par les poussées "mondialisantes", doit poursuivre les transformations commencées depuis Vatican II, surmonter les blocages dogmatiques, se réapproprier le message christique, et développer une vision chrétienne de l'écologie.
Lettre du 23 août 2013 adressée à Jean-Claude Barbier (en sa qualité de secrétaire général de l'AFCU).
Retraité du Muséum d’histoire naturelle, j’ai eu le privilège de connaître Théodore Monod et partager pour une bonne part sa spiritualité. Océanographe biologiste, spécialisé dans le domaine des pollutions marines, je suis comme lui très sensible à la nature et à la protection animale.
Ce qui saute aux yeux, à ce sujet, est que TOUTES les Eglises chrétiennes, l’unitarisme compris, ont oublié la nature ; celle-ci se rappelle à nous avec la crise écologique. Pourtant les questions de Dieu, de l’expérience spirituelle et de l’engagement éthique sont directement liées aujourd’hui à l’écologie, à la cause environnementale. C’est aussi un champ missionnaire immense …
L’unitarisme, à juste raison, revendique le retour au christianisme primitif, à la pure religion de Jésus (avant les ajouts intéressés des Eglises) ; on peut donc, à partir de ce socle, (re)construire autrement le christianisme, un christianisme où la nature (l’écologie) aurait toute sa place. C’est la première étape d’une refondation.
L’homme est aussi la nature nous dit aujourd’hui la science. Une éco-spiritualité s’impose d’urgence. Il me semble que c’est dans cette voie que l’unitarisme (un unitarisme qui s’aperçoit que la nature existe, qui comprend qu’elle doit intégrer nos cultures, bref un unitarisme écologisé, éco-spiritualisé, pro-nature) doit se développer alors que les Eglises traditionnelles empêtrées dans les dogmes et la « traditionnite » sont incapables de se repenser. C’était me semble-t-il l’engagement de Théodore Monod. Sans cet engagement, l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) est et restera inaudible.
Une liturgie dictée par les grands mystiques chrétiens pro-nature (François d’Assise et son Cantique des créatures, Teilhard de Chardin et sa Messe sur le monde*, Théodore Monod et ses prêches) peut aller dans ce sens. En ce début du XXIème siècle, l’élargissement de l’altruisme christique à la totalité de notre biosphère devrait être, me semble-t-il, notre guide, un cheminement vers une civilisation de l’empathie.
* texte de lui ( lien), musique de l’organiste François Clément, 1923 (sur Youtube),
Pour information :
Du côté de l’unitarisme francophone, voir la rubrique « la défense des animaux » dans les Actualités unitariennes (lien) avec 15 articles à ce jour sur la tauromachie (les jeux taurins peuvent remplacer la corrida !), les espèces à protéger, la protection des élevages face à la réintroduction des loups et des ours, la viande halal et casher et la notion de nourritures « impures », etc. Voir aussi de nombreux numéros de la Correspondance unitarienne (1). Avec la DUR, l’unitarisme allemand est très branché sur l’écologie. Aux Etats-Unis, les unitariens-universalistes ont coopté Darwin (de famille unitarienne, mais lui-même a décrocha de la religion à cause du récit de la Création dans la Genèse qui, à son époque, était lue d’une façon littérale) et, dans leurs « principes » se réfèrent au mystère de la Vie et au respect de l’environnement.
(1) Les bulletins de la Correspondance unitarienne sont mis en ligne sur notre site documentaire de La Besace des unitariens (lien) et sur le site de Profils de libertés pour les bulletins antérieurs au n° 72 (lien) ; pour un accès direct aux sommaires (lien), lesquels indiquent pour chaque article le lieu où il a été publié.
n° 129, juillet 2013, Baruch Spinoza (1632-1677), dont l’article de Jean-Claude Barbier : « La fin du tout pour l’Homme » ; et le libre propos d’Eric Agier « La communion cosmique ».
n° 127, mai 2013, « Charles-Henri Matile : un homme de la terre », par Jean-Claude Barbier ; « Les vertus de la vie paysanne » reproduction d’une texte de Marcel Légaut
n° 120, octobre 2012, « Théodore Monod, unitarien jusqu’où ? », par Jean-Claude Barbier (avec une notice bibliographique)
n° 118, août 2012, « Croyances : quelles croyances ? », par Jean-Claude Barbier (la compatibilité avec les connaissances scientifiques)
n° 112, février 2012, « Une religion laïque est-elle possible ? », par Jean-Pierre Babin ; « Terre-Mère : une religion pour écologistes » (libre propos sur Facebook).
n° 114, avril 2012, « Faut-il abandonner la main de Dieu ? », par Jean-Claude Barbier (critique de la théologie providentialiste)
n° 109, novembre 2011, « L’unitarisme américain est-il un romantisme ? » par Richard Brodesky
n° 105, juillet 2010, « Aimer à en perdre la raison : ma relation avec l’argile », par Richard Brodesky
n° 93, juillet 2009, « La jubilation sensorielle dans l’amour de Dieu », par Eric Agier
n° 58, août 2006, « Albert Schweitzer et Théodore Monod : la compassion chrétienne vis-à-vis des animaux », par Jean Nakos
n° 22, août 2003, « Quel langage pour l’unitarisme ? » un débat ouvert par le révérend William G. Sinkford en sa qualité de président de l’Unitarian Universalist Association (UUA) of Congregations (Etats-Unis) ? Un langage de révérence pour parler du religieux, de la vie.