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réunir par les échanges, l'amitié et le culte tous les chrétiens qui n'adhèrent pas au dogme de la Trinité

en Inde et ailleurs, des paysans chassés de leurs terres

"La situation tragique des paysans de l’Inde … et nous",  conférence de Rajagopal et Olivier De Schutter à Louvain-la-Neuve le 2 juillet 2010.   Ce qui suit n’est pas un compte-rendu exhaustif, mais seulement quelques éléments qui m’ont frappé. Les constats de ces deux personnalités remarquables devraient être largement diffusés.  Philippe de Briey (Belgique), le 6 juillet.

 

- O. De Schutter : Chaque jour, des milliers de paysans sont expropriés de leur terre, donc de leur moyen de subsistance. De plus, en quelques années, la surface de terre disponible par famille est passée de 2,4 ha à 1 ha. Plusieurs causes à cela, et notamment :

 

- Des multinationales font main basse, avec l’appui du gouvernement central, sur d’immenses territoires. Soit pour produire des agro-carburants, ou des cultures d’exportation pour nourrir les animaux chez nous, ou pour établir des parcs touristiques ou industriels. Les mêmes phénomènes ont lieu dans les autres parties du monde.

 

- Rajagopal : privés de terre, les petits paysans vont se perdre dans les bidonvilles ou bien se suicident, accablés de dettes injustes [notamment à cause des semences transgéniques qui nécessitent d'acheter des intrants] (en Inde, chaque jour, plusieurs dizaines de paysans se suicident !

 

- Que faire ? Former les jeunes pour qu’ils comprennent qu’ils ont les capacités de changer les choses sans utiliser la violence. Rajagopal a créé un grand mouvement social, « Ekta Parishad », qui organise, entre autres, de grandes marches vers les lieux du pouvoir. (local, régional, national). En octobre 2007, 25.000 personnes ont marché jusqu’à Delhi.

 

- O. De Schutter : il y a un grand préjugé qui est à l’origine de la situation mondiale actuelle des petits paysans : on a fait croire que la petite exploitation familiale n’est pas rationnelle, parce que les grandes exploitations qui permettent des économies « d’échelle », sont plus rentables et permettent de vendre à prix plus bas. Or, ceci est faux, car l'agriculture intensive produit plus par travailleur, mais l'agriculture paysanne produit bien davantage par hectare si on aide les petits paysans à cultiver de manière créative (par exemple en combinant les cultures) et à s’unir pour la vente. Et au point de vue de l’environnement, les grandes monocultures épuisent les sols et utilisent beaucoup d’intrants issus du pétrole. Sans parler des déforestations qu’elles causent.

 

- La question est de savoir si on veut continuer à expulser des milliers de familles tous les jours et à leur ôter leurs moyens de vivre au profit des multinationales. En fait, chaque pays est dans une course à la croissance, à la compétitivité, contre ses voisins et réciproquement. On ne voit plus que la rentabilité maximale des grandes entreprises qui mènent en sous-main la politique des gouvernements. On crée quelques mesures pour l’emploi ou pour l’aide aux pauvres, mais en même temps on crée la pauvreté du plus grand nombre au profit de l’enrichissement sans limites d’une minorité.

 

- Parmi les choses à faire, il y a les actions politiques ici aussi contre ce système et ses complices. Rajagopal recommande trois choses : Résister, boycotter, promouvoir les alternatives.

 

- Parmi ces dernières, on a rappelé dans le débat que notre consommation excessive de viande est une cause directe de cette industrie agro-alimentaire qui consacre des surfaces énormes pour les aliments destinés aux élevages industriels. C’est en outre une cause de notre mauvais état de santé. (graisses, hormones, antibiotiques etc). Voilà donc quelque chose que chacun peut faire, mais aussi promouvoir (ce qui se fait trop peu, car il y a une forte résistance de certains milieux « agricoles » (ou surtout agro-industriels). Sait-on que 80% des terres, en Wallonie, servent à l’alimentation des animaux ?

 

Les personnes qui souhaitent continuer à être informées sur les activités du mouvement Ekta Parishad peuvent le demander à Jacques Vellut (en Belgique, lien) et à Etienne Godinot (en France, lien). L'AFCU soutient ce mouvement.

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