réunir par les échanges, l'amitié et le culte tous les chrétiens qui n'adhèrent pas au dogme de la Trinité
La Bible juive présente un important psautier de 150 psaumes, composé de 5 livres qui se terminent par des doxologies. Ils ont été composés par les chantres du temple de Jérusalem et témoignent d’une activité liturgique de plusieurs siècles. Plusieurs sont attribués au roi David et à son successeur Salomon (peut-être parce composés sous son règne), d’autres accompagnent les « montées », à savoir les pèlerinages à l’occasion des grandes fêtes. Le Hallel est d’ailleurs une prière juive composée des psaumes 113-118 et prononcée à l'occasion de certaines fêtes juives joyeuses pour remercier Dieu. Les plus anciens sont de tradition yahviste, car ils utilisent le nom propre du dieu qui s’est révélé au peuple israélite : « IHVH », d’autres de la tradition élohiste, utilisant le mot El pour désigner Dieu. Des collections particulières sont mentionnées : le psautier d’Asaph et celui des fils de Coré. Leur compilation a dû se faire très probablement lors du retour d’Exil, sous les rois perses Xerxès I (486-465) et Artaxerxès I (465-423).
Sur l’exégèse de ces textes, nous renvoyons nos lecteurs aux spécialistes car, ici, c’est d’abord leur utilisation qui nous intéresse. Celle-ci est rendu difficile de nos jours car nous nous heurtons à une théologie obsolète : Dieu est un dieu titulaire de son peuple, providentiel à souhait et qui le protège contre ses ennemis. En conséquence, un verset sur deux condamne les « païens », les « mécréants », les « ennemis » ; non seulement il les condamne moralement mais il aspire à leur mort et à leur disparition totale. Dieu aide le « juste » et le pieux à les égorger, à les trucider, à les faire périr de toute sorte de façon. Cette théologie se retrouve telle quelle dans le Coran car Muhammad fut plus marqué par ce style que par celui de Jésus ! Aujourd’hui – comme pour la Marseillaise français dont les paroles sont bien sanglantes – il nous est difficile d’accepter que le chant ou l’ancienneté gomme la violence des paroles et de faire comme si de rien n’était.
Ne jetons toutefois pas le bébé avec l’eau du bain. Ces vieux textes témoignent de leur époque et doivent être conservés. Mais faut-ils encore les chanter ? Certes, on peut choisir certains psaumes moins violents, extraire des passages sans échos de guerre, trouver des perles rares (elles y sont nombreuses !). Mais, ici, pour louer Dieu d’une façon moderne, nous avons choisi carrément d’extraire les perles de leur contexte – ce qui serait bien sûr tout à fait inacceptable pour une explication de texte ! Pour l’exégèse biblique avec l’approche historico-biblique, nous renvoyons nos lecteurs au site des Etudes unitariennes ( lien). Bref, un essai de réactualisation biblique dans le sens où l’entendait le pasteur Roger Parmentier (lien). Nous utiliserons la traduction de la Bible de Jérusalem (1956) et nous en respecterons la numérotation des psaumes (variable de –1 selon les traductions car les psaumes 9 et 147 ont été publiés en une ou deux parties).
Dégagées de leur gangue théologique, ces perles sont effectivement très belles. Elles témoignent d’un amour de la Nature et, par là, elles sont porteuses d’un universel accessible à tous indépendamment de sa culture d’origine et de sa religion. Certes, elles s’adressent à des croyants puisque – par définition – l’action de grâce s’adresse à Dieu ; mais l’adresse vaut pour un Dieu créateur de l’univers et non plus le dieu titulaire des seuls israélites. Notre trahison est d’ailleurs limitée car le Dieu des psaumes est entre autres bel et bien ce Dieu créateur de l’univers dont la présence est perceptible au croyant dans les phénomènes naturels.
Ô Dieu, nous te louons pour toute vie que tu donnes. Nous le faisons en empruntant les louanges du psalmiste : « J’énonce toute ta louange aux portes de la fille de Sion, joyeux de ton salut » (Ps 9, 15). Le psalmiste ne dit-il pas que tu te souviens des hommes, « eux, cette chair, souffle qui s’en va et ne revient pas » (Ps 78, 39) ; « eux périssent, toi tu restes. Tous comme un vêtement ils s’usent […]. Mais toi, le même, sans fin sont tes années » (Ps 102, 28). « Il sait de quoi nous sommes pétris, il se souvient que poussière nous sommes […] L’homme ! ses jours sont comme l’herbe, comme la fleur des champs il fleurit ; sur lui, qu’un souffle passe, il n’est plus, jamais plus ne le connaîtra sa place » (Ps 103, 14). « Pour toi, Dieu, je psalmodie ; […] quand viendras-tu vers moi ? » (Ps 101, 1-2).
à suivre ...