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réunir par les échanges, l'amitié et le culte tous les chrétiens qui n'adhèrent pas au dogme de la Trinité

Les unitariens sont-ils des protestants ? (1) – absents des fédérations

Le protestantisme regroupe plusieurs vagues successives. D’abord le point de départ avec les réformes européennes du XVI° siècle, ce que l’on appelle le protestantisme historique avec par ordre de développement les réformes luthérienne (avec Martin Luther), helvétique (Ulrich Zwingli à Zurich, calviniste (Jean Calvin à Genève), anabaptiste, anti-trinitaire (en Lituanie, Pologne et Transylvanie) ; les calvinistes prendront le nom de Réformés et les anti-trinitaires celui d’unitariens ; les anabaptistes donneront naissance aux mennonites et aux baptistes (lien).


S’ajouteront à ce socle, des mouvances ralliées à la Réforme (vaudois lors du synode de Chanforan en 1532, anglicans à partir de 1536 avec l’influence d’un Thomas Cranmer) ; puis des mouvements de réveil (quakers avec George Fox à partir de 1650, méthodistes avec John Wesley à partir de son illumination en 1738) ; enfin de nouvelles Eglises qui, aux XIXème siècle aux Etats-Unis, se disent protestantes (Eglises adventistes, pentecôtistes, évangéliques indépendantes dont les Assemblées de Dieu, etc.). A noter que les témoins de Jéhovah se tiennent à l’écart, ainsi que quelques Eglises évangéliques indépendantes qui ne font pas partie des fédérations protestantes.


Quant aux unitariens, bien que protestants historiques, ils ne sont jamais cités dans les textes présentant le protestantisme ! Parfois, ils se retrouvent chez certains historiens dans la catégorie « Réforme radicale » avec les anabaptistes ! Seraient-ils donc les canard boiteux de la Réforme ? A noter qu’en cluj-napoca_institut_de_theologie_protestante.jpgTransylvanie, ils font séminaire théologique avec tronc commun avec les luthériens et les calvinistes (à l’initiative du régime communiste roumain, mais ce compagnonnage a été maintenu après sa chute). En France et régions francophones voisines, les unitariens sont en relation avec les protestants libéraux regroupés autour de la revue et association « Evangile et Liberté ».

L'Institut de théologie protestante à Cluj-Napoca (Kolozsvar en hongrois), bel édifice classique reconnaissable par sa tour d'angle. Vers le fond : le collège réformé puis l'église de même confession avec ses deux tours jumelles. En face, en sortant à droite de la photo, la grande place Avram Iancu où se trouve une cathédrale orthodoxe construite récemment.


On peut penser que, ne faisant pas partie des fédérations protestantes, ils ne font pas partie de la famille. En fait, ce sont les autres protestants qui les rejettent pour cause de non adhésion au dogme trinitaire. En 1559, le premier synode national protestant, tenu à Paris en 1559, élabora la confession de foi, qui, ratifiée en 1571 par le synode de La Rochelle, prit le nom de confession de la Rochelle. Celle-ci écarta les anabaptistes et les anti-trinitaires ; depuis, aucun synode ultérieur n’est revenu sur cette décision. Honni soit qui mal y pense ! Si des Eglises réformés de France, de Wallonie et de Romandie ont toléré en leur sein quelques pasteurs libéraux qui se sont déclarés de conviction unitarienne (dans le cadre d’Eglises latitudinaires acceptant plusieurs théologies), cela a été tempéré par le fait que ceux-ci en ont fait une question d’opinion personnelle et subordonnée à leur appartenance protestante libérale, et donc non militante, hormis le pasteur belge Pierre Bailleux (lien) et le pasteur français (ERF) Pierre Jean Ruff (lien).


federation_protestante_de_france.jpgDepuis l’entrisme des chrétiens évangéliques au sein des fédérations protestantes, il est certain qu’une éventuelle candidature unitarienne serait rejetée avec encore plus de fermeté. Rappelons que le Conseil œcuménique des Eglises (COE) basé à Genève a renforcé sa définition « trinitaire » du chrétien à l’instigation d’Eglises luthériennes et des Eglises orthodoxes (l’Eglise réformée de France ERF avait alors protesté, lien). 

 

Paradoxalement, c'est à une fédération catholique non dogmatique et indépendante, acceptant les protestants et les unitariens, la Fédération des réseaux du Parvis, que les chrétiens unitariens français ont adhéré en mai 2006 ! (lien).

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