réunir par les échanges, l'amitié et le culte tous les chrétiens qui n'adhèrent pas au dogme de la Trinité
note explicative de Christian Collas, membre du groupe d'information et de discussion "Unitariens francophones" sur Facebook.
La théologie négative ou apophatique (du grec apophasis : négation) est une approche qui consiste à insister plus sur ce que Dieu n’est pas que sur ce que Dieu est. Cette théologie peut sembler paradoxale puisque Dieu dit de lui-même : « Je suis celui qui est ». Elle a une histoire et une pratique, principalement avec le Pseudo Denys l'Aréopagite (VIème siècke), Maître Eckart (XIIIème siècle), Vladimir Lossky (XX ème siècle) dans son ouvrage « Essai sur la Théologie Mystique de l’Eglise d’Orient », sans compter tous les anonymes dont l’auteur inconnu du Cloud of the Unknowing / Nuage de l’Inconnaissance (XIVème siècle) - lequel est très influencé par le Pseudo Denys.
L'apophatisme est une démarche intellectuelle par laquelle toute idée que l'on se fait de la divinité se voit démasquée dans son inadéquation à délimiter ce qui est par principe sans limite. Par exemple, l’affirmation : « Dieu existe », ne peut se concevoir en théologie négative. Pas plus que : « Dieu est miséricordieux ». L’expression de la transcendance s’exprime uniquement par des propositions négatives et par un recours à l’abstraction, et ultimement par le silence car même une proposition d'apparence négative est une affirmation concernant l'indicible sur lequel rien ne peut être affirmé. Dire que « Dieu n'est pas miséricordieux » est, in fine, une affirmation toute aussi positive que d'affirmer que « Dieu est miséricordieux », puisque Dieu n'est ni miséricordieux, ni ne l'est pas (voir la présentation de cette théologie dans l'encyclopédie Wikipedia, lien).
Si l'apophatisme peut se mener à un niveau très abstrait de réflexion, elle vise finalement l'expérience sensible, à force de ne pouvoir délimiter et cerner Dieu ; ce qui arrive après épuisement de toutes les questions. Elle valorise ainsi la méditation et le mysticisme. On retrouve ces mêmes influences dans le soufisme. L'Extrême-orient a développé à sa façon, et ce bien avant l'Occident, une théologie apophatique qui s'exprime dans le bouddhisme, le taôisme, l'hindouisme et bien d'autres traditions.
Le Protestantisme a manifesté de la méfiance vis-à-vis de ces pratiques mystiques avant que des groupes quakers, luthériens, anglicans, méthodistes et pentecôtistes ne les redécouvrent.