réunir par les échanges, l'amitié et le culte tous les chrétiens qui n'adhèrent pas au dogme de la Trinité
La recherche spirituelle
Quelques uns ont trouvé que cette recherche spirituelle, si elle existe, ne se manifeste pas suffisamment dans l’organisation de l’AG/RAP elle-même : " Le Parvis est trop militant et pas assez spirituel. Pas de prière en début d’AG - peu de temps pour le silence - une belle chapelle inutilisée - on ne parle pas de Jésus ".
Mais, sans négliger ni mépriser la demande de silence, de prise de distance et de contemplation qui s’expriment dans ces observations, et dont nous pouvons tenir compte notamment pour la célébration, on peut considérer que l’on est du côté d’une possible expression de cette vie spirituelle (parmi d’autres différentes) mais que les fondements mêmes de la vie spirituelle telle qu’elle est effectivement vécue sur le Parvis s’expriment fortement.
Le lien est fait par la plupart des participants entre l’Evangile, les chemins d’humanisation et la vie spirituelle. La vie spirituelle peut alors s’exprimer dans des approches humanistes : " Dieu se manifeste en nous par qui nous sommes Il se manifeste dans l’intelligence que nous pouvons avoir de l’autre. Il se manifeste dans la rencontre de l’autre ? Il est dans l’entre-nous ". "
Quand j’agis au service des autres, je deviens autre. Qu’est-ce que je deviens alors ? Quel changement dans mon être profond ? Que Dieu devient de ce que nous faisons ensemble. Comment nous accomplissons Dieu. Car Dieu aussi est à naître : je suis celui qui est, qui était et qui vient ".
La plupart seraient d’accord avec ces formules rapportées par d’autres encore : La recherche spirituelle ne prend sens qu’à partir d’une recherche réfléchie et dans le cadre de la solidarité et de la priorité à l’humain. Engagement et intériorisation de la Foi sont inséparables.
Ou encore :
Ne plus faire de l’Evangile un dogme mais s’en nourrir pour vivre une attitude intérieure qui aide à développer une plus grande humanité. D’autres notent : " L’homme passe infiniment l’homme ". Certains se réfèrent aussi à une spiritualité d’inspiration bouddhiste : " Nous sommes un avec l’omniprésence de Dieu. L’omniprésence de Dieu c’est notre omniprésence. " La vie spirituelle c’est avancer dans l’approfondissement de cette connaissance.
On trouve enfin des dimensions de la vie spirituelle dans d’autres considérations : " Tout homme est une histoire sacrée " ou " Contemplation de la beauté : O Beauté ! tard je t’ai connue ! " (saint Augustin). Importance de la beauté dans la célébration, l’art, la nature. Et encore La prise de distance sur l’engagement immédiat : la volonté de penser, de réfléchir…
Mais alors ne peut on pas se demander, notent certains, " si nous avons vraiment le même Dieu que les musulmans ou les juifs " ?*
*Je me demande alors si on ne pourrait pas se demander si nous avons le même Dieu que beaucoup de chrétiens. Cette question nous ferait sans doute découvrir qu’il y a aussi des musulmans et des juifs qui ont un sens de Dieu très proche de celui que nous invoquons - quand nous tentons de le faire - : un Dieu qui se manifeste dans l’amour que nous avons les uns pour les autres. La question est alors : quel est le Dieu de Jésus ? En quoi nous concerne t il ? Peut on le " découvrir " autrement que dans l’agapè ? (note de Jean R.)
Applications à notre rapport aux Eglises
Il s’agit essentiellement de " l’Institution catholique romaine " dont il est dit à l’unanimité dans un atelier qu’elle est unanimement rejetée " Il n’y a plus d’espoir de la faire évoluer. On a cessé de rêver. ". A l’inverse une voix s’élève pour dire qu’il ne faut pas brader trop vite notre passé. " Il y a eu aussi un christianisme souriant, qui a développé une culture paysanne et une spiritualité humaine. Mes racines sont là. Ne perdons pas notre temps à démolir l’Eglise. "
Mais la pensée commune est moins irénique et l’Eglise institutionnelle ressentie comme très éloignée de nos chemins de vie qui se veulent inséparablement évangéliques et humains et donc en lien avec les hommes de notre temps, dans une société sécularisée et démocratique.
Cette situation sur le Parvis suscite des initiatives offensives à l’égard l’Eglise institutionnelle : " réagir auprès des évêques peu évangéliques ", " intervenir auprès des institutions ecclésiales ", " inciter les chrétiens des paroisses à participer aux actions inspirée par la priorité à l’humain ". Et d’une façon générale "Défendre la liberté de conscience en opposition aux oukases du Magistère " notamment dans le domaine de la recherche spirituelle et théologique.
Il y a aussi des propositions appelant à l’imagination créatrice. Plusieurs fois vient l’idée " d’organiser des funérailles, sans prêtres, dans des lieux non religieux ". Mais aussi " Faire Eglise avec les jeunes qui sont sur le Parvis mais vivant dans l’esprit de l’Evangile " et " encourager les jeunes chrétiens à des engagements sur le terrain humanitaire ", s’interroger sur " le sens des ministères et des sacrements d’un point de vue évangélique ". Enfin le désir de " faire une Eglise démocratique ".
Les valeurs sur le Parvis
Employer le terme d’unité des réseaux du parvis par rapport à la diversité dont il a été question l’année dernière à Paris fait problème. Car l’unité – on le voit souvent dans le langage ecclésiastique – tend à nier les diversités au profit d’une unanimité voir une uniformité (décidée en l’occurrence d’en haut). Certains préfèrent parler de " cohésion ". On a les mêmes références pour l’essentiel, mais les pratiques, les histoires, la diversité des chemins suivis, la façon de situer des priorités maintiennent.
Cette diversité qui est apparue l’an dernier. Et il est important qu’il en soit ainsi. La cohésion est certes utile mais il est nécessaire qu’elle soit fondée sur " une certaine cohérence dans la diversité ". N’est ce pas ce que certains veulent dire avec cette image " la trame tissée des valeurs contient la diversité des parvis ". Certains voient même " des valeurs en contradiction sur les Parvis : dans le domaine de l’humain opposition entre le compassionnel et l’action ".
Souhait en tout cas que " les Parvis deviennent un lieu de création pour ceux qui se réfèrent à l'élan de Vatican II " Car les Parvis sont ressentis comme " une possibilité de penser et de s’exprimer librement ". D’où " l’importance du travail interactif et inter associatif ". Allusion est faite en ce sens à " la réalisation des Hors séries de la revue ".
S’il est souhaité que " Parvis deviennent plus visible " (importance pour cela d’un " site Web plus actif "), il est souligné que les parvis doivent " se rendre visibles par leur force de proposition ".