réunir par les échanges, l'amitié et le culte tous les chrétiens qui n'adhèrent pas au dogme de la Trinité
J’ai demandé à Iva Fišerová, leader distingué des unitariens tchèques et membre de la Church of the Larger Fellowship (CLF)*, que certains connaissent sous le nom de Iva Kocmanova, de nous faire part de son expérience de la célébration aux fleurs. Elle fait référence à deux célébrations. La première eut lieu il y a 50 ans [pour la cérémonie décrite ci-dessous car le rite date de 79 ans, depuis 1923] et la seconde en juin 2000, celle-ci célébrant le 70ème anniversaire de la fondation officielle de l’Eglise et la récupération de l’édifice historique ** à l’issue d’un déplacement provisoire mais très bouleversant. Nous vous remercions, Iva. Jane Rzepka
* La CLF est une Eglise par correspondance à destination des unitariens et autres croyants libéraux isolés. Alfred Schweitzer s’y inscrivit, sans pour autant abandonner le protestantisme libéral. Elle publie la revue mensuel "Quest" (dont le n° de juin 2002 est entièrement consacré à la Flower Celebration). Pour une présentation de cette Eglise, qui date de 1944, voir le bulletin n° 37, novembre 2004, de la Correspondance unitarienne.
** un ancien palais médiéval restauré en 1926 avec l’aide financière de l’American Unitarian Association (AUA) et l’Association unitarienne britannique et pour l’Etranger.
Voici le témoignage de Iva Fišerová :
" Une matinée ensoleillée… une mamie se promène en tenant la main de son petit-enfant… elle apporte les fleurs les plus magnifiques de son jardin ; des familles entières entrent dans une maison imposante… un déluge de fleurs se trouve sur le plateau d’une salle de concert parmi les plus importantes de la ville… une communauté animée vit le bonheur partagé du rassemblement… des milliers de gens se donnent des salutations d’amitié… une ambiance chaleureuse et festive… la joie personnelle d’appartenir à cette communauté… début des années 50 dans un pays communiste… la Tchécoslovaquie… des émissions de radio en direct…. Ce sont des morceaux de souvenirs d’enfance qui ont profondément touché ma vie et que je chéris depuis ces jours-là. Faire partie d’une telle communauté pleine de joie !
La fleur est le symbole le plus adoré des unitariens tchèques : deux tournesols font partie de notre blason ; des fleurs font l’objet vivant de tant des chansons de Cǎpek ; le seul rite des unitariens tchèques – la célébration aux fleurs. Le symbole des différents êtres uniques – fleurs / gens – se réunissant pour créer un bouquet unique. Enrichir sa diversité en appartenant. S’enrichir en adhérant. Partir et recevoir une fleur comme symbole de quiconque dans l’assistance, que je dois accepter comme mon frère ou ma sœur.
Cinquante ans se sont écoulés. Cinquante années d’une lutte pour maintenir en vie l’Eglise libérale sous un régime totalitaire [le régime communiste]. Puis, après la Libération, la lutte a continué.
La célébration aux fleurs, après sept ans durant lesquels notre Eglise [donc après la Libération du régime communiste] s’est trouvée privée de son édifice et dût s’exiler, fut de nouveau organisée. Le matin [nous sommes en juin 2000] où tout le monde fut invité à revenir au bercail spirituel adoré est ensoleillé. Bon nombre de ceux qui entrent à l’église sont émus. Les unitariens tchèques faisant partie des trois congrégations existantes s’assemblent avec des invités et pasteurs éminents représentant l’Association unitarienne-universaliste (UUA), les unitariens britanniques, le Conseil international des unitariens et universalistes (ICUU) et l’Association internationale pour la liberté religieuse (IARF) qui sont devenus leurs amis proches durant la période de lutte. Sur scène, sont présentes les fleurs les plus magnifiques apportées, pour cette occasion festive, en provenance des jardins. De nouveaux souvenirs, pour cette communauté pleine de joie, seront chéris dans les années à venir.
Nous nous battons pour mettre en pratique les idées nobles du fondateur de notre Eglise, Norbert Fabián Cǎpek. Notre rêve de justice s’est enfin réalisé. Après s’y être consacrés pendant des années, la résistance et la mobilisation des unitariens tchèques offrent une nouvelle opportunité d’élever l’Eglise aux fins les plus nobles. Alléluia ! " .
L’article du Quest est accompagné des photos de Maja et Norbert Capek, ainsi que de la photo de la première célébration aux fleurs après la Deuxième guerre mondiale, à la Salle Smetana, à Prague.