réunir par les échanges, l'amitié et le culte tous les chrétiens qui n'adhèrent pas au dogme de la Trinité
Le théologien Gabriel Vahanian * a placé un credo en envoi (sorte de postface) à la fin de son livre (p. 181) « Dieu anonyme » publié par Desclée de Brower en 1989 (réédité en 1992).
* né à Marseille en 1927, Gabriel Vahanian a suivi des études secondaires à Grenoble, puis universitaires à l'Ecole des Hautes Etudes à Paris, à la Faculté de théologie protestante de Paris, et au Princeton Theological Seminary dans l'Etat du New-Jersey aux Etats-Unis. Il est connu du public français, surtout par ses deux ouvrages "La Mort de Dieu" (1962) et "La Condition de Dieu" (1970).
Il dira de son livre « Dieu anonyme » : « J'ai voulu montrer que, loin d'être réduite au statut de langue morte, la tradition biblique est encore et toujours en mesure de bouleverser pas mal d'idées reçues : celle d'un monde exténué qui brade son héritage par peur de l'avenir (comme dirait le juif) ou parce qu'il a perdu le sens de la mesure (comme dirait le Grec) ; mais aussi celles d'une Eglise si frileuse que - par conformisme intellectuel et moral - elle se sécularise dans une image d'elle-même qui la conduit à " l'éclatement ". L'Eglise a peur des mots plus que du monde. Mais dans cette peur des mots, c'est une Eglise en contradiction avec son propre fondement : avec la parole qui prend corps dans le monde pour en faire un monde nouveau.
- Je crois en Dieu, / le Tout Proche, / plus que l’homme ne l’est de lui-même / et que le ciel ne l’est de la terre.
- Je crois en Jésus-Christ, / en qui l’homme est la condition même de Dieu, / plus que l’homme ne l’est de lui-même / et que l’absolu ne n’est du divin.
Arrhes et vertu de l’Esprit, / il est natif de l’humain.
Crucifié et mort sous Ponce Pilate, / il accepte la mort mieux que nous n’acceptons la vie, / et nous fait don de sa vie au lieu d’en mourir.
Et il vit.
Il vit là où, / événement de Dieu, l’Autre radical, / l’homme est à portée de l’homme.
Face humaine de Dieu, seule espérance des vivants et des morts, / il vient pour libérer l’homme de ses idoles / et lui rendre un visage divin.
- Je crois en l’Esprit Saint, / le Vivant, / en qui faisant corps avec nous mêmes / nous sommes agrégés au Corps du Christ.
- Je crois en l’Eglise, / prolepse (*) du Dieu qui vient et renouveau du monde ; / l’homme, / prolepse de l’homme nouveau et avent du Dieu qui règne.
(*) prolepse = figure de rhétorique par lequel on prévient une objection en la réfutant d'avance.
Le pasteur Michel Jas se souvient, alors qu’il était en poste à Toulouse avec ses collègues Richard Bennahmias et Wener Burki, avoir fait réciter ce credo par les fidèles réunis au temple du Salin. Dans ce livre de G. Vahanian, il avait particulièrement apprécié le paragraphe sur « La condition humaine : Dieu tout en tous » (p.89-91) et celui intitulé « par delà l’Un et le multiple / Dieu » (p. 99-100) – confidence sur sa page personnelle de Facebook le 7 mai 2012. Depuis, il a utilisé une version courte et aménagée de ce credo lors de son ministère pastoral à Nîmes et Montpellier, et maintenant dans l’Aude, credo qu’il dit préférer au Symbole dit des Apôtres :
Je crois en Dieu, le Tout Proche, / plus que l’homme ne l’est de lui même / et que le ciel ne l’est de la terre.
Je crois en Jésus-Christ, face divine de l’homme et face humaine de Dieu, / humble, souffrante, crucifiée.
Il accepta la mort mieux que nous acceptons la vie.
Il est ressuscité.
Il vient pour libérer l’homme de ses idoles, et nous donne sa paix.
Je crois en l’Esprit-Saint, / qui nous unis au Christ dans le monde de Dieu / ici et maintenant : événement de l’Eglise, / dans la Foi, l’Espérance et l’Amour. Amen
Toujours sur sa page personnelle de Facebook, Michel Jas avance qu’une confession encore plus libérale (au sens théologique évidemment) et beaucoup plus simple serait de dire avec Charles Wagner : « Je ne sais rien mais j'espère tout » !
Cette page a été traduite en italien par Giacomo Tessaro et mise en ligne sur le site de la Congregazione italiana cristiano unitariana (CICU) le 9 mai 2012 (lien).