réunir par les échanges, l'amitié et le culte tous les chrétiens qui n'adhèrent pas au dogme de la Trinité
Le terme de prêtre est général pour toutes les religions. Chaque religion a ainsi ses prêtres (au sens anthropologique du terme) qui desservent le culte. Ils sont appelés d’une façon spécifique au sein de chaque religion. Les catholiques ont conservé le terme général et ont donc des " prêtres " ; les orthodoxes des " popes ", les protestants des " pasteurs " *, les juifs des " rabbis ", les musulmans des " imams ", etc.
* La féminisation du mot pasteur – ce qui donnerait " pasteure " pour les femmes – n’est pas admise dans les dictionnaires. Mais sans doute peut-on dire " Madame le pasteur " ? " Chère Pasteur " ? en s’adressant à un pasteur du sexe féminin ... Dans un article, on peut contourner la difficulté en écrivant Mme X, pasteur de l’Eglise Y.
Parallèlement, ces mêmes personnes peuvent être désignées par leur grade hiérarchique ; en ce qui concerne par exemple les catholiques : abbé (prêtre d’une paroisse mais qui n’en a pas la direction), vicaire (adjoint du curé), curé (responsable en titre de la paroisse), doyen de canton, abbé ou abbesse à la tête d’un monastère (de même rang qu’un évêque), évêque, archevêque, et métropolite pour les catholiques orientaux. Pour les orthodoxes, le haut de la hiérarchie est : archevêque, métropolite, et, au-dessus, patriarche ; et en bas, pape pour les prêtres orthoxes en pays slaves (terme utilisé dans la littérature et les médias car les fidèles, eux, disent "petit père" ou prêtre). Surintendant ou évêque dans des Eglises protestantes.
Qu’en est-il pour les unitariens ?
Nos Eglises historiques hongroises sont synodales et épiscopales. Les ministres du culte sont des " pasteurs " et le chef spirituel de l’Eglise est un " évêque " *
* mais on ne saurait s’adresser à lui avec le terme catholique de " monseigneur " et on ne peut pas écrire Mgr devant son nom. En français, on peut s’adresser à lui en disant tout simplement " mon évêque ".
Par contre, les congrégations anglo-saxonnes, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, n’ont pas retenu la fonction d’évêque. Elles sont congrégationalistes, dans l’héritage plus particulier du puritanisme anglais, et dirigées par un conseil presbytéral qui élit en son sein un président laïc. L’enseignement religieux est quant à lui confié à un ministre du culte.
Parallèlement à ce vocabulaire par les fonctions, s’est développée une appellation honorifique au bénéfice des religieux des deux sexes : révérend, révérende *.
* du latin reverendus, digne de vénération.
Dans le système catholique, cette appellation de révérend ou révérende (devant le nom de la personne concernée) est réservée aux membres éminents des ordres religieux (chanoines et chanoinesses y compris). Par écrit, on y ajoute alors les initiales de son ordre après son nom (s.j. pour l’ordre des jésuites, o.p. pour celui des dominicains, s.p. pour les spiritains, etc.).
Mais on ne le dira pas pour un prêtre catholique (qui à le titre honorifique de " Père ") ni pour une sœur (qui a le droit à " ma Sœur ") ni pour une abbesse ou à une supérieure de communauté (qui a droit à " ma Mère "). On dira " Monseigneur " à un évêque, sauf chez les unitariens comme nous venons de le voir. On dira sans doute " Madame " si l’évêque est une femme comme cela peut arriver chez les luthériens.
Dans les pays anglo-saxons, l’appellation de révérend et de révérende s’est développée chez les anglicans. Les unitariens de ces pays en ont hérité si bien que tous leurs ministre du culte sont nommés ainsi dès lors qu’ils ont achevé leurs études de théologie et sont reconnus comme aptes au ministère. Mais les laïcs qui, eux, desservent leur seule communauté ne jouissent pas de cette appellation. Ils sont simplement " lay minister " (lay = laïc).
Les Eglises des Pays-Bas, dont la Fraternité des remonstrants, ont également adopté cet usage ; également nos Eglises historiques hongroises. Leurs pasteurs acceptent l’appellation de " révérend / révérende ", ou encore de " professeur " s’ils ou elles enseignent dans une faculté, ou encore, mais seulement sous la forme écrite et abrégée, de Dr. = docteur (sans doute pour tenir compte d’un grade élevé en théologie). Arpad Szabo, actuel évêque de l’Eglise unitarienne de Transylvanie est " Dr. ", ainsi que d’autres membres de son Eglise.
Dans les pays européens francophones, le terme de révérend est resté dans la seule sphère catholique. Un pasteur réformé ou luthérien ne sera jamais appelé ainsi. On dira " Monsieur le pasteur ", " Cher pasteur ". L’appellation de " professeur " est requise s’il enseigne ou a enseigné dans une faculté.
En Alsace, les anciens disent "Herr Pfarrer" qui veut dire "Monsieur le prêtre/pasteur" pour un homme ou "Frau Pfarrer" pour une femme (information Pascal Acker).
Serions nous plus sobres que nos amis anglophones ?
Et puis, quid de nous autres, pauvres laïcs, qui sommes sans titre ...