réunir par les échanges, l'amitié et le culte tous les chrétiens qui n'adhèrent pas au dogme de la Trinité
l'enseignant de l'Evangile, vu sur la façade de l'église Saint-Paul (Pauluskerk) à Dordrecht en Hollande.
photo Jean-Claude Barbier (2007)
[pour le christianisme naissant ] Au cours du temps la fonction de direction et de service a éclaté en plusieurs fonctions variées, portant des noms variés. Outre les apôtres et les prophètes, les fonctions d'évangélistes, de pasteurs, d'enseignants sont aussi apparues dans la communauté (Eph. 4, 11). Dans les communautés pauliniennes plus tardives, on trouve les fonctions de diacres, de président (" episkopoi ") et de " conseil des anciens " ("presbyteroi") (1 Tim. 3.1.8 ; 4, 14).
La transmission de la fonction devint plus institutionnalisée : le responsable choisi recevait la grâce par des " paroles prophétiques " prononcées par le conseil des presbytres durant " l'imposition des mains ". Le rituel de transmission de la fonction de responsable et de la présidence de la liturgie s'appelait dans l'antiquité un " sacrement ".
A l'origine, ce terme était utilisé pour désigner différents emplois dans la communauté ecclésiale. Saint Augustin le fit avec beaucoup de conviction. Il qualifiait même de " sacrement " la confirmation des prières par le mot " amen " prononcé par les croyants. Cela, parce qu'il était convaincu par sa foi que toutes les activités dans la communauté ecclésiale étaient d'une certaine façon sacramentelles, puisqu'elles représentent des réalités saintes par des signes et des actions visibles.
Ce n'est que des siècles plus tard que le terme de " sacrement " devint réservé aux sept sacrements [chez les catholiques] que nous connaissons aujourd'hui.
L'insertion d'un nouveau chapitre dans la constitution de l'Eglise de Vatican II donne une meilleure vision d'un modèle d'Eglise différent : moins strictement hiérarchique, plus organique et tourné vers l'ensemble de la communauté. Cette conception est dans la ligne de l'image paulinienne de l'Eglise comme un corps. Ce changement donne la possibilité, une fois encore, d'une conception différente de la fonction de responsable de cette communauté. Dans les premiers temps de l'Eglise, la désignation de ce ministre dans de nombreuses communautés n'impliquait pas une ordination, au sens de " consécration " [ce qui dans les langues germaniques est le terme utilisé pour l'ordination d'un prêtre, note du traducteur ], mais lui donnait une place ou un " ordre " dans un corps aux multiples fonctions.
Ce faisant, le responsable de la communauté n'entrait pas dans un nouvel ordre d'existence ; il était désigné et accepté par la communauté pour une fonction spécifique. Un tel ministre pouvait, comme Paul, exercer une fonction à l'extérieur de la communauté (cf. 1 Cor. 4, 12 ; Ac. 18, 3-4 ; 20, 34). Il ne découlait pas d'évidence de cette conception qu'un groupe particulier puisse être exclu a priori de la fonction parce que leur " être " était jugé impur ou trop de ce monde. L'apôtre Pierre reçut une fonction clé, bien qu'il fût marié, et l'Eglise primitive connut aussi nombre de " diaconesses ".
D’après des dominicains néerlandais, voir nos messages des 1 et 2 décembre 07 dans les Actualités unitariennes. Traduction du texte en français par Lucienne Gouguenheim, Nous sommes aussi l’Eglise (NSAE).