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Jean-Claude Barbier, membre permanent du conseil d'administration de l'AFCU, adresse

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23 mars 2007 5 23 /03 /mars /2007 00:00

Association et mouvement sont des termes très généraux, mais aussi des termes d’action. L’association regroupe des gens en référence à des objectifs bien précis et mène des activités en conséquence. Elle défend les intérêts de ses membres. Le mouvement est encore plus offensif puisqu’il vise une mobilisation en fonction de choix religieux, philosophiques, idéologiques, politiques ; il est l’instrument d’un courant, voir d’un groupe de pression. Il prend partie dans des enjeux contradictoires.

Par exemple, les unitariens-universalistes peuvent pratiquer leur religion au sein de congrégations ou de fraternités, mais certains peuvent vouloir être plus prosélytes et participer à un mouvement militant comme le Regroupement francophone des unitariens universalistes (RFUU) afin de mieux faire connaître et promouvoir leur propre religion.

En France, une Association unitarienne-universaliste de Paris Île-de-France (AUU-pidf) a existé de mai 2003 à janvier 2005.

Aux Etats-Unis, dans la catégorie des " mouvements indépendants affiliés " à l’Unitarian Universalist American (UUA) of Congregations, on trouve une pléthore d’associations, de mouvements, de forums qui épousent des causes contemporaines les plus variées et parfois les plus contradictoires : féminisme, polygamie, mouvements homosexuels, humanisme, athéisme, défense du bouddhisme (pour que les enfants bouddhistes à l’école américaine ne soient plus contraints à la prière officielle), New Age, revivances païennes, sans compter la promotion du christianisme par des UU chrétiens, etc. L’un des derniers nés est un " forum pour les unitariens-universalistes conservateurs " afin de réagir contre le progressisme dominant de l’UUisme !

Il en résulte une nébuleuse proche de l’auberge espagnole où chacun peut trouver place grâce à un libéralisme qui confine à un certain laxisme bien admis en milieu anglo-saxon. Grâce à cette fluidité non discriminante, inclusive, l’UUisme Nord-américain se fait englobant.

En France, nous avons des associations identitaires qui organisent le vécu de telle sensibilité unitarienne, mais non (encore) des mouvements militants spécifiques engagés pour des causes bien déterminées.

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19 mars 2007 1 19 /03 /mars /2007 00:00

Cet élément marque l’antériorité. Nous avons ainsi, avant que Martin Luther n’affiche ses propositions de réformes en 1517, des " pré-réformateurs ".

Mais attention ! selon l’angle de l’analyse, on peut tout aussi bien penser que les Vaudois, les Lollards et les Hussites, par exemple, ont été, sur de nombreux points, plus pertinents que le Grand réformateur sus nommé. Cette notion d’antériorité peut donc conduire à des raccourcis, voir à des réductions partisanes. Jean-le-Baptiste, pour les chrétiens, serait le précurseur de Iéshoua ; mais il est d’abord lui-même !

De même, les mouvements ont tendance à se situer dans la lignée avec d’autres mouvements antérieurs afin de se donner une légitimité historique, par exemple les unitariens citent volontiers les éboniens du 1er siècle (qui pourtant ne brillaient guère pour leur ouverture aux non-juifs !). Il y a ainsi des récupérations idéologiques !

Les pré – (avant) sont le pendant des post – (après).

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19 mars 2007 1 19 /03 /mars /2007 00:00

Les relations au sein d’un même ensemble, peuvent utiliser ce préfixe afin de mettre l’accent sur la réciprocité et la généralisation (au-delà de seule relations bilatérales).

Les relations sont inter-confessionnelles lorsqu’on reste au sein d’un même champ religieux, inter-religieuses si elles mettent en présence des mouvements de plusieurs religions, inter-convictionnelles si elles s’élargissent à des mouvements idéologiques non-religieux, interrégionales si elles mettent en jeu des territoires voisins, internationales si elles concernent plusieurs nations au-delà d’une proximité géographique, etc.

Le Réseau européen Eglises et Libertés (RE), correspondant à la mouvance catholique libérale, s’est engagé, en relation avec le Conseil européen, dans un dialogue inter-convictionnel avec des mouvements laïcs et humanistes (voir " Manifeste européen d’Eglises et libertés ", dans nos Actualités unitariennes du 18 février).

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19 mars 2007 1 19 /03 /mars /2007 00:00

Dès lors que, de plus en plus, les gens mettent le nez hors de leur boutique religieuse et se hasardent à prendre contact avec d'autres mouvements dont de tout nouveau , il est important de clarifier le positionnement des divers champs religieux les uns par rapport aux autres. Nous ouvrons en conséquence une " catégorie " qui donnera des définitions afin de mieux nous aider à comprendre le vocabulaire rencontré.

Nous défendons ici les identités et la militance, ce qui n'empêche nullement l'ouverture aux autres. Nous sommes en démocratie et les choix sont parfaitement légitimes dès lors qu'ils s'appuient sur la raison, le coeur et l?intelligence et ne sont pas des égoïsmes ni des totalitarismes. Mieux, c'est par notre tradition, notre patrimoine, par ce que nous sommes que nous pouvons mieux dialoguer avec les autres.

Les flous artistiques, le confusionnisme, le tout est dans tout, les grands écarts, la tolérance tout azimut et inconditionnelle, le manque de discernement ne sont pas ici conseillés. Si nous avons des convictions, il nous revient de les énoncer en toute clarté.

Ce soucis de précision, qui nous semble particulièrement nécessaire à une époque des vases communiquants, justifie ici l'ouverture d'une rubrique nouvelle relative au vocabulaire (voir nos " catégories ")

l'illustration est une vue partielle de la couverture du livre de Michel Théron " Théologie buissonnière " (voir " Michel Théron, agnostique de culture chrétienne " dans nos Actualités unitariennes du 17 mars)

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19 mars 2007 1 19 /03 /mars /2007 00:00

Ce préfixe marque à la fois la résurgence d’un mouvement ancien et son adaptation au contexte d’une autre époque. Il y a une continuité revendiquée, mais en même temps une différence suffisante pour qu’on puisse présenter ce mouvement comme " nouveau ".

Les néo-ébionites (présentés dans nos " Actualités unitariennes " du 13 février) se réfèrent aux ébionites du 1er siècle et en assument l’héritage spirituel, mais il y a eu revitalisme après une longue discontinuité. Des historiens * ont pu, légitimement, se demander s’il fallait qualifier le protestantisme libéral de " néo-protestantisme " tant est grande la distance prise par rapport aux fondateurs Luther et Calvin.

* voir par exemple Elisabeth Labrousse (Théolib n° 3, année I, 3ème trimestre 1998)

Le néo-paganisme sous-entend que les rites anciens ont été perdus dans leur détail et qu’ils sont réinventés.

Il peut y avoir une tendance facile à qualifier de "néo" lorsqu'il y a simplement ajout d'un ou plusieurs traits nouveaux à un corpus existant.

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19 mars 2007 1 19 /03 /mars /2007 00:00

Il y a dépassement ou élargissement d’un mouvement précédent, reprise de son corpus mais qui est désormais resitué dans une nouvelle perspective, sans toutefois que cela implique sa négation.

L’islam conserve les figures de Moïse et de Jésus, se réapproprie celle d’Abraham, et se centre sur celle de Muhammad ; à l’origine il fut un mouvement post-chrétien.

Le révérend Moon, arguant de l’échec des missions de Jean le Baptiste (qui s’est fait bêtement coupé la tête) et de Jésus le Christ (qui n’a pas su fonder une famille et se concilier les élites de son époque), se présente comme la nouvelle figure messianique (avec sa femme, la nouvelle Eve) chargée de restaurer le lien avec notre Créateur, lequel lien aurait été rompu comme chacun sait lors de la Chute.

Au sein d’une religion, le post-confessionnalisme vise un dépassement des appartenances pour valoriser ce qui est essentiel et commun à tous les croyants concernés (voir " Le christianisme post-confessionnel " http://prolib.net/chroniques/201.050120.xsmeconf.barbier.htm).

Il est distinct de l’œcuménisme qui en reste à une négociation entre les diverses confessions pour arriver à une inter-communion ou encore pour retrouver une unité perdue (version catholique).

Il ne préconise pas la sortie de la religion concernée comme le fait par exemple le post-christianisme.

L’unitarisme post-chrétien (représenté en France par la Fraternelle unitarienne, voir nos Actualités unitariennes du 13 février) dure tant que les problématiques débattues et les cérémonies restent d’inspiration chrétienne (voir " Christianisme d’ouverture et post-christianisme : faut-il inviter les autres à faire partie de nos communautés chrétiennes " dans la Correspondance unitarienne du mois de mars 2007, http://prolib.net/unit/cu065.ouverture.jcb.htm )

Mais on ne peut plus parler de post-christianisme lorsqu’il y a eu carrément largage du corpus originel comme dans le cas de l’unitarisme-universalisme. Il s’agit là d’un nouveau mouvement à part entière, vécu comme une nouvelle religion, tout à fait indépendant au niveau des croyances ou du moins se voulant comme tel, seule une filiation historique le reliant encore à l’unitarisme.

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