à Kigali, choix de la lecture et prédication par Sylvie Nyiramana, compte-rendu par Léon Pierre de Frabu Mubirigi.
Lecture : Lc 13, 10-17 - Jésus était en train d'enseigner dans une synagogue, le jour du sabbat. Il y avait là une femme, possédée par un esprit mauvais qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ; elle était toute courbée et absolument incapable de se redresser. Quand Jésus la vit, il l'interpella : « Femme, te voilà délivrée de ton infirmité. » Puis, il lui imposa les mains ; à l'instant même elle se trouva toute droite, et elle rendait gloire à Dieu.
illustration de la scène vue sur un site orthodoxe
Le chef de la synagogue fut indigné de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat. Il prit la parole pour dire à la foule : « Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. » Le Seigneur [Jésus] lui répliqua : « Esprits faux que vous êtes ! N'est-il pas vrai que le jour du sabbat chacun de vous détache de la mangeoire son boeuf ou son âne pour le mener boire ? Et cette femme, une fille d'Abraham, que Satan avait liée il y a dix-huit ans, n'est-il pas vrai que le jour du sabbat il fallait la délivrer de ce lien ? »
Ces paroles de Jésus couvraient de honte tous ses adversaires, et toute la foule était dans la joie à cause de toutes les actions éclatantes qu'il faisait.
Prédication :
Il peut paraître étonnant qu’une femme possédée soit admise dans un lieu de prière. Mais la place réservée aux femmes dans la synagogue est un peu à l’écart. De plus, rien dans le comportement de cette infirme ne laisse présager la cause de son mal, que l’évangéliste révèle d’emblée au lecteur, anticipant l’explicitation que Jésus donnera en fin de récit.
Le récit précise : « et elle rendait gloire à Dieu ». Telle est précisément l’activité réservée au sabbat. L’indignation du chef de la synagogue est donc d’autant plus malvenue, que loin de transgresser le précepte, la guérison accomplie par Jésus permet tout au contraire de l’observer. Mais au lieu de juger l’arbre à ses fruits et d’entrer avec la femme dans l’action de grâce pour le miracle accompli, ce chef de synagogue réduit l’intervention de Jésus à un « travail » de thaumaturge. Voilà pourquoi Jésus rectifie son propos en précisant qu’il s’agit d’une libération, c’est-à-dire d’une action que Dieu seul peut accomplir : aurait-il donc la prétention de reprocher à Dieu d’agir un jour de sabbat ?
L’interpellation « esprits faux » - au pluriel – indique que le chef de la synagogue n’est que l’interprète de la désapprobation générale manifestée par les pharisiens présents à l’événement. Jesus leur reproche leur duplicité : en hommes religieux, versés dans les Écritures, ils savent fort bien que la Loi permet de « détacher le jour du sabbat son bœuf ou son âne de la mangeoire pour le mener à boire ». Jésus poursuit l’argumentation « a fortiori » qu’il affectionne particulièrement : « d’autant plus fallait-il délier cette fille d’Abraham des liens auxquels Satan l’avait assujettie, pour la conduire aux sources vives de l’Esprit, afin qu’elle y étanche sa soif de vie divine ! ».
Remarque de Léon Pierre de Frabu Mubirigi : La notion du sabbat pour nous unitariens au Rwanda ne nous divise pas car notre journée de rencontre est le dmanche et pas sous forme de sabbat ; mais c'est par contre pour nous une occasion de nous interpeller, une occasion de nous parler, de partager la Parole et avoir des discussions fraternelles !
Nous apprenons ainsi la sagesse de Dieu à travers sa Parole et nous apprenons à suivre l’exemple et obéissance de Jésus dans tout ce qu’il a fait sur terre.
Cet article a été traduit en italien par Giacomo Tessaro et reproduit sur le site de la Comunione Italiana Unitariana (CUI) le 29 octobre 2012 (lien).
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