Mais que faire lorsque l’assemblée réunit des personnes de multiples croyances (en anglais : multi faith) ? Avec des voisins, des collègues, des amis, etc... ? Comment alors célébrer Dieu, ou le divin, ou la Vie, ou Dame Nature, où ce que nous sentons en nous et autour de nous comme transcendant ?
L’unitarisme-universalisme, au-delà de ses racines historiques chrétiennes, a su développer des gestes cultuels qui rassemblent tous les hommes de bonne volonté, croyants, agnostiques ou athées. Cela vaut pour tous ceux qui pensent qu’il existe une dimension spirituelle de notre existence, qui nous est commune. Certes, chaque religion est une approche particulière et historique de cette dimension et reste tout à fait féconde ; l’unitarisme-universaliste ne conteste nullement ces cheminements culturels, bien au contraire, mais il propose une nouvelle approche du religieux, de la transcendance, qui se veut d’emblée universelle. Pourquoi ne pas oser ?
On juge un arbre aux fruits qu'il donne. Depuis plusieurs années, l'UUisme s'affirme comme un mouvement authentiquement spirituel, mettant l'accent sur le culte et la méditation, réintroduisant le langage de "révérence" qu'un humanisme, qui fut un temps peut-être trop rationalisant, trop intellectuel, avait passé sous silence. La récente rencontre de l'ICUU, à Oberwesel, a confirmé cette priorité du spirituelle avec un culte le matin et un autre le soir.
Avec nos amis canadiens et néo-zélandais, la présence de feuilles sur la table de célébration, nous a invités à penser que nous faisons partie de la Nature, d’une "Création" diraient les croyants en un dieu créateur.
Nos méditations individuelles prennent alors une nouvelle dimension en s’ouvrant aux autres et en acceptant une osmose avec l’environnement, en se décentralisant résolument. Le bouddhisme nous y invitait déjà. L’UUisme le fait aussi, mais sans exiger pour autant la dissolution du moi.
Le participant s’adresse aux autres en disant " je " lorsqu’il parle de ses convictions. L’ego n’est pas un handicap, bien au contraire ; il est seulement blâmable lorsqu’il est égoïste et borné.
Personnellement, je préfère cette individuation de la personne humaine qui correspond à un point fort de notre culture européenne, loin de l’anonymat des couvents et des loges, et du collectivisme des troupeaux de fidèles voués à la répétition de credo communautaires.
Aussi, cette belle osmose avec la Nature à l’initiative de nos amis d’Amérique latine : une coupe remplie d’eau puisée dans divers pays et un calice remplis d’humus pris, lui aussi, aux quatre coins de l’horizon.
Des moments forts, chargés d’émotion, où la sève monte au cœur, avec puissance, avec allégresse, avec intelligence.
Et puis, comment dire la joie des unitariens de tous les pays, chrétiens, autres croyants et non-croyants, lorsqu’ils allument, tous ensemble, d’un commun accord, la bougie de leur calice.
Sans doute nous faut-il chanter pour exprimer une telle intensité de sentiment : " Come, Sing a Song with Me … ".