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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 19:18

note explicative de Christian Collas, membre du groupe d'information et de discussion "Unitariens francophones" sur Facebook.


La théologie négative ou apophatique (du grec apophasis : négation) est une approche qui consiste à insister plus sur ce que Dieu n’est pas que sur ce que Dieu est. Cette théologie peut sembler paradoxale puisque Dieu dit de lui-même  : « Je suis celui qui est ».  Elle a une histoire et une pratique, principalement avec le Pseudo Denys l'Aréopagite (VIème siècke), Maître Eckart (XIIIème siècle), Vladimir Lossky (XX ème siècle) dans son ouvrage « Essai sur la Théologie Mystique de l’Eglise d’Orient », sans compter tous les anonymes dont l’auteur inconnu du Cloud of the Unknowing / Nuage de l’Inconnaissance (XIVème siècle) - lequel est très influencé par le Pseudo Denys.

 
L'apophatisme est une démarche intellectuelle par laquelle toute idée que l'on se fait de la divinité se voit démasquée dans son inadéquation à délimiter ce qui est par principe sans limite. Par exemple, l’affirmation : « Dieu existe », ne peut se concevoir en théologie négative. Pas plus que : « Dieu est miséricordieux ». L’expression de la transcendance s’exprime uniquement par des propositions négatives et par un recours à l’abstraction, et ultimement par le silence car même une proposition d'apparence négative est une affirmation concernant l'indicible sur lequel rien ne peut être affirmé. Dire que « Dieu n'est pas miséricordieux » est, in fine, une affirmation toute aussi positive que d'affirmer que « Dieu est miséricordieux », puisque Dieu n'est ni miséricordieux, ni ne l'est pas (voir la présentation de cette théologie dans l'encyclopédie Wikipedia,  lien). 

theologie_negative.jpgSi l'apophatisme peut se mener à un niveau très abstrait de réflexion, elle vise finalement l'expérience sensible, à force de ne pouvoir délimiter et cerner Dieu ; ce qui arrive après épuisement de toutes les questions. Elle valorise ainsi la méditation et le mysticisme. On retrouve ces mêmes influences dans le soufisme. L'Extrême-orient a développé à sa façon, et ce bien avant l'Occident, une théologie apophatique qui s'exprime dans le bouddhisme, le taôisme, l'hindouisme et bien d'autres traditions.
 

 

Le Protestantisme a manifesté de la méfiance vis-à-vis de ces pratiques mystiques avant que des groupes quakers, luthériens, anglicans, méthodistes et pentecôtistes ne les redécouvrent. 

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